Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) a connu un « arrêt automatique », ce mercredi 4 septembre.
Des contrôles sont en cours pour relancer la « divergence » du site, c’est-à-dire la réaction nucléaire.
Cet arrêt intervient au lendemain du démarrage de l’EPR, 12 ans après la date initialement prévue.
À peine démarré, l’EPR de Flamanville (Manche) inquiète. Ce mercredi 4 septembre, dans la soirée, le réacteur nucléaire a connu un « arrêt automatique », obligeant les équipes d’EDF à procéder des contrôles techniques et des analyses pour pouvoir relancer la « divergence ». Cet arrêt intervient au lendemain seulement de son démarrage, alors que le chantier de l’EPR a accumulé les retards, entrant en fonctionnement 12 ans après la date initialement prévue.
Il faut juste être patient.
Il faut juste être patient.
Nicolas Goldberg, expert énergie
Pour autant, une porte-parole d’EDF a relativisé l’importance de cet arrêt. « Le démarrage est un processus long et complexe (qui) nécessite de nombreux essais, de tests, et ça peut entraîner des arrêts de ce type », a-t-elle souligné. « Ça prouve que le système de sécurité fonctionne bien », a-t-elle encore indiqué. « On sait que ça peut entraîner des arrêts de ce type. »
Un avis appuyé par Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting. « Il faut s’attendre à ce type d’aléas. C’est un démarrage de procédé industriel très complexe et c’est donc courant de rencontrer des aléas », a-t-il confié à l’AFP. « Sur l’EPR finlandais, il y avait eu plusieurs déconvenues, notamment avec des pompes hydrauliques qui étaient défectueuses et qui ont dû être remplacées », a-t-il ajouté. Selon lui, « cela ne remet pas en cause le démarrage. Il faut juste être patient », relève-t-il.
« Selon les premiers éléments du diagnostic technique, l’arrêt (de mercredi) pourrait être lié à une mise en configuration inappropriée de l’installation », a précisé la porte-parole d’EDF. Cette dernière « aurait conduit à l’arrêt automatique du réacteur conformément au dispositif prévu à la conception », a-t-elle ajouté.
Le démarrage de ce réacteur nucléaire de nouvelle génération accuse plus d’une décennie de retard en raison de nombreux déboires techniques qui ont fait exploser la facture. Elle est désormais estimée à 13,2 milliards d’euros par EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards. À terme, ce réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération doit néanmoins alimenter en électricité environ 3 millions de foyers.