Le réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville (Manche) a connu mercredi 4 septembre un « arrêt automatique » au lendemain de son démarrage. Les équipes d’Electricité de France (EDF) procèdent actuellement à des contrôles techniques et à des analyses, avant de pouvoir relancer « la divergence du réacteur » – c’est-à-dire la réaction nucléaire –, a annoncé EDF.
« Ce matin, le réacteur s’est arrêté automatiquement », a déclaré une porte-parole du groupe à l’Agence France-Presse (AFP). « Les équipes procèdent aux contrôles techniques et aux analyses nécessaires, suivent les procédures habituelles, puis elles relanceront la divergence du réacteur », a-t-elle ajouté, en soulignant que « le démarrage est un processus long et complexe [qui] nécessite de nombreux essais, de tests, et ça peut entrainer des arrêts de ce type. Ca prouve que le système de sécurité fonctionne bien ». « Selon les premiers éléments du diagnostic technique, cet arrêt pourrait être lié à une mise en configuration inappropriée de l’installation », a-t-elle encore déclaré. Cela « aurait conduit à l’arrêt automatique du réacteur conformément au dispositif prévu à la conception », a-t-elle expliqué.
Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting, explique qu’« il faut s’attendre à ce type d’aléas. C’est un démarrage de procédé industriel très complexe et c’est donc courant de rencontrer des aléas. » L’expert a souligné auprès de l’AFP que « sur l’EPR finlandais, il y avait eu plusieurs déconvenues, notamment avec des pompes hydrauliques qui étaient défectueuses et qui ont dû être remplacées ». « Cela ne remet pas en cause le démarrage. Il faut juste être patient », a-t-il relevé.
Première réaction nucléaire le mardi 3 septembre
L’EPR de Flamanville, réacteur nucléaire de nouvelle génération, a connu mardi sa « première réaction nucléaire » qui marque le début de sa montée en puissance par paliers successifs. Il doit atteindre les 25 % de puissance pour être connecté au réseau électrique, ce qui doit intervenir « d’ici la fin de l’automne », selon EDF. L’énergéticien espérait atteindre cette étape d’ici la fin de l’été, donc au plus tard le 21 septembre, mais le groupe estime désormais que ces conditions devraient être atteintes d’ici la fin de l’automne.
Le démarrage de l’EPR accuse douze ans de retard sur le calendrier initial en raison de nombreux déboires et aléas techniques qui ont fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d’euros par EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards.
L’EPR, un réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, est le quatrième de ce type installé dans le monde, le 57ᵉ réacteur du parc nucléaire français, et le plus puissant sur le territoire (1 600 MW). A terme, il doit alimenter en électricité environ trois millions de foyers.