Tous les parents jurent qu’ils aiment leurs enfants de la même manière et qu’ils n’ont de « préféré ».
Une large étude publiée en janvier 2025 vient de démontrer le contraire.
Selon les chercheurs, certains facteurs ont une influence sur le favoritisme des parents.
Est-ce un mythe ? En tout cas, c’est un véritable tabou pour les parents. Les pères et les mères soutiennent que non, ils n’ont pas un enfant préféré parmi la fratrie. Pourtant, la science vient mettre un grand coup de pied dans la fourmilière en confirmant que cette préférence existe bien.
L’enfant préféré n’est pas qu’un mythe
Une large étude réalisée sur plusieurs années et publiée en janvier 2025 dans Psychological Bulletin démontre que plusieurs facteurs peuvent influer sur les préférences des parents. Selon les chercheurs, « cette méta-analyse à grande échelle a révélé que les parents peuvent être enclins à accorder un traitement relativement privilégié aux filles, aux enfants consciencieux et aux enfants agréables. Les parents peuvent également être enclins à accorder plus de liberté et d’autonomie aux frères et sœurs plus âgés« . En résumé : le sexe, le tempérament et l’ordre de naissance ont une influence sur le favoritisme des parents. Le plus souvent, l’enfant préféré est donc la fille aînée. Par ailleurs, les chercheurs ont matérialisé ce favoritisme par une aide financière et un contrôle plus important.
Des conséquences sur la famille
Sans surprise, ce favoritisme, conscient ou inconscient, a des répercussions sur la fratrie. « Des décennies de recherche soulignent que le traitement différentiel peut avoir des répercussions négatives sur le développement, en particulier pour les frères et sœurs moins favorisés », notent les chercheurs. Non seulement, elle peut créer des rivalités entre les enfants, mais aussi affecter leur bien-être. L’auteur principal de l’étude, Alexander Jensen, explique, par exemple, que les enfants moins favorisés par leurs parents ont plus de risque de souffrir d’une mauvaise santé mentale. Ce favoritisme affecte aussi « l’enfant préféré ». Megan Gilligan, professeure agrégée de développement humain et de sciences de la famille à l’université du Missouri explique à la BBC : « On pourrait s’attendre à ce que le fait d’être l’enfant préféré comporte de nombreux avantages, mais cela peut aussi provoquer une détresse émotionnelle chez les enfants adultes« . Elle souligne un risque de dépression plus élevé et note également que c’est cet enfant qui sera le plus sollicité par ses parents vieillissant, lorsqu’il sera adulte. Les chercheurs préviennent donc : « les parents et les cliniciens doivent savoir quels enfants d’une famille ont tendance à être favorisés afin de reconnaître les schémas familiaux potentiellement préjudiciables« .