Pour la première fois, une équipe de TF1 a pu se rendre à Idlib.
Cette ville, près de la frontière turque, est depuis sept ans le fief des rebelles islamistes qui ont pris le contrôle de toute la Syrie, il y a quatre jours.
Ce reportage exclusif nous montre quel type de régime ils pourraient instaurer dans le reste du pays et la place des femmes.
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Syrie : la chute du régime de Bachar al-Assad
La poche d’Idlib était inaccessible aux journalistes jusqu’à présent. Les reporters de TF1 y sont entrés la nuit dernière. Des miliciens rebelles contrôlent chaque voiture. Et ce n’est pas anodin. Ce jeudi matin, les journalistes repèrent des bases militaires turques qui entourent et protègent Idlib. Car la Turquie voisine veut étendre son influence sur cette région frontalière. Et cela se voit même dans la rue. « On paye avec de la monnaie turque à Idlib », montre Liseron Boudoul dans la vidéo ci-dessus.
On a l’électricité, on a l’eau, on a le gaz, on a tout. Tout arrive de la Turquie, on vit bien ici.
On a l’électricité, on a l’eau, on a le gaz, on a tout. Tout arrive de la Turquie, on vit bien ici.
Zyad, un commerçant
« On a l’électricité, on a l’eau, on a le gaz, on a tout. Tout arrive de la Turquie, on vit bien ici », affirme Zyad, un commerçant. Idlib, c’est le fief des rebelles islamistes de HTS qui se sont emparés du pouvoir. En 2017, leur chef, Mohammed al-Joulani, y a instauré la charia, la loi islamique.
Conséquence, la plupart des femmes ici portent le voile intégral, comme ces deux étudiantes qui témoignent : « Personne ne nous impose de mettre le niqab. Non, c’est Dieu qui nous demande de nous vêtir ainsi », assurent-elles. Les femmes sont par ailleurs séparées des hommes dans la vie quotidienne. Les règles sont très conservatrices, mais moins qu’avant, où il était par exemple interdit de fumer ou d’écouter de la musique.
Il y a sept ans, HTS a mis en place un gouvernement local et une police. Selon son chef, Assan al Assouad, « la police à Idlib essaie de répondre aux besoins des gens ». « C’était pas du tout comme ça avec la police de Bachar al-Assad. Ils demandent toujours de l’argent, c’est la corruption totale. Chez nous, quand un policier se comporte mal, on le met directement en prison », ajoute-t-il.
Mais HTS a aussi été accusé d’exactions et de crimes dans le passé. Pour s’en rendre compte, les reporters de TF1 se rendent dans la seule église d’Idlib. Elle est fermée et à l’intérieur, tout est dévasté. En outre, les cloches ne sonnent plus, elles ont été volées. Et les chrétiens sont partis vivre à 50 kilomètres de là.