François Bayrou a mis en avant la possibilité d’un référendum sur les finances publiques françaises.
Le Premier ministre souhaiterait plus précisément interroger la population sur un « plan d’ensemble » de réduction du déficit et de la dette.
Le gouvernement espère faire réduire le déficit public de 5,4% du PIB cette année à 4,6% l’an prochain.
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Dérapage du déficit public : un effort de 40 milliards d’euros attendu en 2026
Les Français vont-ils pouvoir s’exprimer sur l’état des finances publiques ? François Bayrou évoque ce samedi 3 mai la possibilité d’un référendum lié à la question de la réduction du déficit et de la dette publique, qui atteignent tous deux des niveaux historiques. « C’est un plan d’ensemble que je veux soumettre, il demandera des efforts à tout le monde, et par l’ampleur qui doit être la sienne, il ne peut réussir si le peuple français ne le soutient pas« , justifie le Premier ministre dans un entretien accordé au Journal du dimanche.
Contourner les blocages parlementaires
Après un examen du budget 2025 particulièrement compliqué, le gouvernement se projette ces dernières semaines vers les projets de loi de finances de l’État et de la Sécurité sociale pour 2026. Ces textes seront soumis au Parlement à partir de l’automne. Il estime qu’il lui faut trouver 40 milliards d’euros pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public de 5,4% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,6% l’an prochain. Pour ce faire, le Premier ministre répète dans cette interview sa volonté de diminuer les dépenses publiques. Mi-avril, il avait fixé un objectif d’une baisse de 6% d’ici à 2029.
François Bayrou a tout de même souhaité tempérer son ambition de voir un référendum sur le sujet se concrétiser. « Un référendum ne peut être décidé que par le président de la République« , rappelle le maire de Pau. « Le gouvernement propose, le président décide. Mais la question de l’adhésion des Français aux réformes est bien la question centrale. » Par ce possible scrutin, le Premier ministre cherche à contourner les blocages parlementaires, liés notamment à l’absence de majorité à l’Assemblée nationale. « Quand on réforme par les voies classiques, par le passage en force, que se passe-t-il ? Le pays entre en grève, les manifestations s’enchaînent, et personne ne sait si ceux qui défilent connaissent vraiment le contenu de ce qu’ils contestent« , estime-t-il.
La situation budgétaire française nécessite « un plan complet de retour à l’équilibre« , prône François Bayrou. Outre le déficit, la dette publique pesait plus de 3300 milliards d’euros à la fin de l’année 2024. Une charge jugée « écrasante » par François Bayrou. Le président du MoDem appelle à être « moins dépendant » de cette dette « dès cette année« . Le responsable a en revanche de nouveau écarté la solution de nouveaux impôts pour renflouer les caisses de l’État, préférant mettre en avant les potentiels effets de la « simplification » et d' »une meilleure efficacité de l’action publique en général » appelées de ses vœux.