- À l’approche d’Halloween, certains enfants sont tentés de regarder des films d’horreur.
- Ceux-ci peuvent provoquer des réactions fortes chez eux, notamment de grosses frayeurs.
- Auprès de TF1 Info, Agnès Florin, professeure émérite de psychologie de l’enfant, donne quelques pistes pour bien réagir face à un enfant qui a peur après avoir vu un film.
Passer Halloween devant un bon film d’horreur plaît peut-être à certains, mais c’est à éviter absolument pour d’autres, notamment pour les enfants. Nombreux sont les parents qui ont déjà fait l’expérience d’un enfant terrorisé après avoir vu une scène dans un film qui leur a fait peur, voire même après avoir vu un film d’horreur sans leur autorisation. Qu’il s’agisse de scènes horrifiques ou de films violents, cela « va entraîner un changement d’attitude »
chez l’enfant, explique Agnès Florin, professeure émérite de psychologie de l’enfant à l’université de Nantes à TF1 Info. Elle cite par exemple des changements d’humeur, de l’anxiété, du stress, de la tristesse, un rythme cardiaque qui s’accélère ou encore des difficultés à s’endormir, voire une perte d’empathie si le visionnage d’images violentes se reproduit.
Si « la première chose à savoir, c’est qu’il vaudrait mieux que les enfants ne voient pas ce genre de films et de scènes et, de manière générale, que des adultes soient présents quand ils
regardent la télé
«
, la professeure de psychologie explique que certaines réactions peuvent aider s’il est trop tard. « Un enfant qui avoue avoir regardé un film d’horreur ou avoir peur, c’est déjà un bon signe de confiance »
, estime-t-elle, avant d’ajouter qu’il « faut montrer aux enfants que l’on est une instance de protection pour eux »
. Elle recommande aux parents de discuter avec eux de leur frayeur et de leur expliquer qu’ils ne seront pas punis parce qu’ils ont peur. « Il faut ouvrir le dialogue, montrer qu’on est à leur écoute, qu’on est là pour les protéger et qu’on ne va pas se moquer d’eux »
, pose la professeure.
Expliquer aux enfants l’interdiction
En plus de la nécessité de passer du temps avec l’enfant après la frayeur, en lisant un livre ensemble par exemple, elle insiste sur la nécessité de lui montrer que ce qu’il a vu n’est pas réel, si c’est une œuvre de fiction qui l’a effrayé. En revanche, elle souligne que des images de la réalité peuvent également faire peur aux enfants, comme des images d’actualité sur la guerre ou sur certains faits divers, desquelles il faut également les protéger. « S’ils ont vu des images de guerre dans un autre pays, il faut les rassurer, par exemple en leur montrant où elles ont eu lieu, sur une carte par exemple »
, recommande-t-elle.
Si rassurer son enfant est une phase importante pour l’aider à surmonter sa peur, la professeure met aussi l’emphase sur la nécessité de les empêcher de visionner à nouveau des images qui pourraient les effrayer. « Il faut interdire de regarder ce genre de chose, et expliquer pourquoi on le fait »
, indique Agnès Florin, « dire à l’enfant pourquoi il n’a pas le droit, que cela ne peut que lui faire du mal. »
Elle précise que ces images vont générer un stress particulier chez lui, qu’il ne va pas les traiter comme d’autres choses qu’il peut voir : « Cela peut ressurgir plus tard de façon inattendue, et les parents ne savent pas toujours pourquoi »
.
La professeure souligne également que certains enfants peuvent chercher à visionner ces contenus interdits, à la recherche de sensations fortes. Dans ces cas-là, elle préconise un contrôle du temps d’écran ainsi qu’un contrôle parental, afin de limiter les risques pour l’enfant de voir des images choquantes. « S’il ne veut pas en parler avec vous, vous pouvez vous en remettre à un tiers »
, termine-t-elle.










