En dix ans, la lutte contre le harcèlement scolaire s’est imposée comme enjeu sociétal majeur, et une priorité pour le ministère de l’éducation nationale. Depuis 2015, une journée nationale y est consacrée chaque premier jeudi après les vacances de Toussaint – jeudi 6 novembre pour 2025. Le terme « harcèlement » est entré dans la loi en 2019. Un dispositif de prévention et de prise en charge, baptisé Phare, a été créé en 2021 et rendu obligatoire dans toutes les écoles et collèges en 2022, puis les lycées en 2023, tandis que des actions de formation continuent à être déployées. Et en 2022, la loi dite « Balanant », a fait du harcèlement scolaire un délit, permettant désormais d’appréhender la judiciarisation d’un phénomène autrefois mal identifié dans les statistiques de la justice.
Depuis lors, 10 100 affaires de harcèlement scolaire ont ainsi été enregistrées par les parquets, révèle pour la première fois une note conjointe du service statistique du ministère de l’éducation nationale et de celui de la justice, publiée mardi 4 novembre. Leur nombre s’est envolé de 530 en 2022 à 3 500 en 2023, avant d’atteindre 6 100 en 2024. Cette forte croissance n’est pas le fait d’une recrudescence du harcèlement dans les établissements scolaires, la prévalence du phénomène étant relativement stable dans les enquêtes sur le climat scolaire. Selon la note, elle résulte davantage d’une « prise de conscience accrue » et d’une « judiciarisation plus importante des faits » sur la période.
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