Coup sur coup, l’éducation artistique et culturelle (EAC) a subi deux revers : la suppression de son Haut Conseil, qui a fait l’objet d’une proposition de loi débattue au Sénat [le 30 janvier], et le blocage soudain de la part collective, allouée aux établissements pour financer des projets culturels du Pass culture. Ce dernier épisode allonge la liste de tous les manquements relevés dans les différents rapports, que ce soit au niveau de la gouvernance du Pass ou de son incapacité à atteindre les objectifs politiques qui lui sont assignés (diversité des publics et des pratiques).
Sur la méthode, le peu d’égards envers les élèves qui devaient bénéficier de ces projets d’éducation artistique et envers les enseignants qui ont pris le temps de les monter s’est avéré brutal ; de même, de nombreux artistes et lieux culturels qui devaient travailler ou accueillir ces projets se retrouvent durement pénalisés.
Sur le fond, le plafonnement de la part collective coïncide avec l’absence de restrictions apportées à la part individuelle, versée à chaque élève, malgré les promesses de réforme de la ministre de la culture [Rachida Dati]. Cette dernière, dans le cadre de la discussion budgétaire, s’est opposée à tout amendement qui diminuerait le montant de la part individuelle, en particulier pour réinjecter les crédits en faveur du secteur de la création, lequel est en difficulté.
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