C’est le retour d’une figure de la droite aux affaires. Patrick Stefanini a été nommé, vendredi 29 novembre, représentant spécial du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, avec pour mission principale « le renforcement du dispositif de réadmission des personnes en situation irrégulière », a indiqué la place Beauvau dans un communiqué.
Enarque, conseiller d’Etat, préfet, M. Stefanini a eu une longue carrière à droite. Fidèle serviteur de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy, d’Alain Juppé (il a été condamné en 2004 avec lui dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris) et de François Fillon, il a notamment été directeur de campagne de Valérie Pécresse lorsqu’elle était candidate à l’élection présidentielle, en 2022.
A 71 ans, après s’être reconverti dans le conseil, M. Stefanini fait son retour dans un ministère qu’il connaît bien. Il a notamment été, à la fin des années 1980, sous-directeur des étrangers et de la circulation transfrontière mais aussi, plus tard, l’un des artisans puis le secrétaire général du ministère de l’immigration et de l’identité nationale, instauré en 2007 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et qui a consacré la concentration place Beauvau du pilotage des sujets migratoires.
« Une vision utilitaire »
« C’est quelqu’un de très compétent, estime Didier Leschi, directeur de l’Office français pour l’immigration et l’intégration. Il est l’un de ceux qui réfléchissent vraiment sur les sujets migratoires. » Il y a en tout cas consacré un livre : Immigration, ces réalités qu’on nous cache, publié en 2020 chez Robert Laffont. Dans cet ouvrage, il exposait sa pensée et louait l’œuvre de Charles Pasqua, de Brice Hortefeux ou encore de Nicolas Sarkozy, lequel était, à ses yeux, « le seul président de la République à [avoir porté] une vision d’ensemble de sa politique migratoire (…) sous l’appellation d’“immigration choisie” ».
Il y défendait aussi l’intérêt des accords de gestion concertée des flux migratoires, qui consistent à organiser des voies légales de migration et à les conditionner à une coopération du pays d’origine en matière de retour de ses ressortissants irréguliers.
« C’est un homme de droite raisonnable, qui a une vision utilitaire de l’immigration. Il pense qu’on doit la freiner, même s’il sait qu’on en a besoin en matière économique », résume Jean-François Carenco, ancien préfet et ministre délégué chargé des outre-mer, qui a été son camarade de promotion à l’ENA.
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