Soupçonné d’un viol et de plusieurs agressions sexuelles commis ces derniers mois, cet homme, multirécidiviste et récemment sorti de prison, était activement recherché par la PJ parisienne.
Les autorités cherchent désormais à identifier d’autres victimes potentielles.
Son arrestation était devenue pour eux une priorité. Depuis des semaines, les membres du 2ᵉ District de police judiciaire (DPJ) de Paris étaient sans cesse à ses trousses, bien conscients que leur cible pouvait repasser à l’action et faire de nouvelles victimes.
D’après nos informations, l’homme que l’on surnommait le « prédateur du bois de Vincennes » a fini par être interpellé. Les enquêteurs lui ont passé les menottes aux poignets le 22 août dernier sur son lieu de travail, à Vitry-sur-Seine, en banlieue parisienne.
Cet homme de 46 ans a créé à lui tout seul un vent de panique dans les allées du bois de l’est parisien, grand de près de 1000 hectares. Des panneaux avaient même récemment été installés dans certaines allées pour appeler les femmes à faire preuve de prudence lors de leurs déplacements nocturnes. « Alerte, le bois de Vincennes n’est pas sûr ! », était-il écrit. « Pour repartir le soir, si vous êtes à pied ou même à vélo, ne partez jamais seule ! »
Course contre la montre
L’affaire démarre dans la soirée du 28 mai dernier. Ce jour-là, un peu après 22 heures, une femme d’une trentaine d’années quitte son lieu de travail, situé dans le secteur dit de la Cartoucherie, au sein du bois, un lieu culturel où se trouvent notamment plusieurs théâtres. Cette femme est rapidement et violemment prise à partie par un homme, qui la frappe puis la viole, avant de prendre la fuite.
Les premiers témoignages recueillis sur place par les « limiers » du 2ᵉ DPJ aident peu. Plusieurs riverains donnent certes quelques indications, une vague description de l’auteur, mais rien de probant et de concret. « Rien qui ne permettait de mettre un nom sur l’agresseur », se souvient un connaisseur des investigations menées. Aucune trace ADN n’est retrouvée sur les lieux du crime. L’exploitation des caméras de vidéosurveillance, des empreintes digitales tout comme l’étude des bornes téléphoniques du secteur frustrent les policiers.
Plusieurs agressions sexuelles récentes
L’enquête sur ce viol permet en tout cas au 2ᵉ DPJ de vite comprendre que le suspect est sans doute derrière d’autres affaires quasi-similaires. Plusieurs agressions sexuelles récentes et toutes situées dans la même zone géographique sont en effet recensées. Mode opératoire similaire, détails dans les récits de témoins… les enquêteurs sont persuadés qu’ils ont affaire à un seul et même homme.
Le 19 août dernier, les policiers sont de nouveau alertés. « Leur » homme a sans doute recommencé. Une jeune femme, âgée cette fois de 18 ans, a réussi de justesse à s’échapper des griffes d’un mystérieux agresseur. Alors qu’elle traversait le bois de Vincennes sur son vélo, une fois le soleil couché, un homme l’a rattrapée puis lui a donné des coups pour la faire tomber au sol, sans aucun doute dans le but de la violer. La victime se débat et réussit par miracle à s’enfuir. Elle alerte immédiatement une patrouille de militaires de l’opération Sentinelle, des soldats alors en mission dans le secteur. Le suspect, lui, conscient qu’il risque d’être très vite recherché, s’est volatilisé sans attendre dans la nuit noire, au milieu des sombres allées du parc…
Une chasse à l’homme est alors lancée par le 2ᵉ DPJ. « Un travail acharné et méticuleux, raconte un connaisseur du dossier. Il ne fallait rien laisser passer, c’était une course contre la montre pour mettre la main sur cet homme au plus vite. »
Les investigations poussées vont finir par payer. Une voiture est repérée sur les images de vidéosurveillance, dans un laps de temps et dans une zone qui font de ce véhicule « un os à ronger », comme aiment à le dire les policiers habitués à ce type de traque.
L’entourage du propriétaire de la voiture est passé au crible. Le profil d’un homme en particulier attire rapidement l’attention : âgé de 46 ans, il est déjà bien connu de la justice. En 2013, des jurés l’avaient notamment condamné à seize ans de prison pour le viol d’une femme. Il avait été finalement été libéré en juin 2023.
En garde à vue, le mis en cause a rapidement reconnu les faits reprochés. Mis en examen par un juge parisien après ses 48 heures d’interrogatoire, il est depuis incarcéré.
L’enquête est toutefois loin d’être terminée. « Au vu de son comportement, on peut facilement imaginer que cet homme a pu commettre des faits similaires depuis sa remise en liberté, analyse un membre de la préfecture de police de Paris. Il faudra fouiller dans son passé et surtout tisser d’éventuels liens avec des dossiers non résolus. D’anciennes victimes d’agressions sexuelles vont sans doute se manifester, nous l’espérons. »