INTERNATIONAL – Alors que les frappes aériennes se poursuivent et qu’une offensive terrestre semble désormais « imminente » sur la bande de Gaza, l’armée israélienne a annoncé ce samedi 14 octobre la mort de deux chefs militaires du Hamas, une semaine jour pour jour après l’attaque sanglante et sans précédent lancée par le mouvement islamiste palestinien sur le territoire de l’État hébreu.
Et si le dernier bilan humain fait état d’au moins 1 300 Israéliens, pour la plupart des civils tués au cours de l’attaque du Hamas, ce sont plus de 2 200 Palestiniens, dont 724 enfants, qui ont été tués dans la bande de Gaza. Sur les seules 24 dernières heures, les incursions au sol et les nouvelles frappes aériennes menées par Israël contre le territoire palestinien ont provoqué un nouveau bilan très important.
Et cela pourrait s’aggraver, alors que l’armée israélienne annonce dans un communiqué, comme le relaient nos confrères de Libération, « la mise en œuvre d’une large opération offensive qui comprendra, entre autres, une attaque intégrée et coordonnée par voie aérienne, maritime et terrestre », avec notamment une « opération terrestre importante ». Le Meridien fait le point sur les derniers développements militaires de la guerre entre Israël et le Hamas.
· Deux chefs du Hamas éliminés
Israël s’est félicitée par la voix d’un porte-parole militaire ce samedi de la mort de Mourad Abou Mourad, présenté par l’armée israélienne comme « responsable d’une grande partie de l’offensive meurtrière » contre son territoire le 7 octobre, et comme l’un des chefs du Hamas.
Peu de temps avant, le nom d’Ali Qadi avait également été évoqué par l’État hébreu comme l’une des victimes d’une « attaque aérienne » menée contre le Hamas. Une information fondée sur des renseignements recueillis par l’armée et les services de la sécurité intérieure (Shin Beth). Ce deuxième homme, identifié comme un « commandant de l’unité ’Nukhba’ (élite, en arabe) », est tenu pour être l’un des responsables d’attaques « contre les localités israéliennes proches de la bande de Gaza ».

Il avait été libéré par les autorités israéliennes dans le cadre de l’échange de détenus consécutifs à la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit enlevé le 25 juin 2006 par le Hamas et relâché le 18 octobre 2011 après cinq ans et demi de captivité dans la bande de Gaza.
En revanche, une source au sein du Hamas citée par l’AFP a refusé de commenter la mort du commandant présenté comme « Ali al-Qadi ». Si aucune information sur son sort n’a été communiquée, cette source a seulement confirmé qu’il était bien le commandant de l’unité « Nukhba ».
· L’étau se resserre sur Gaza, 324 morts en 24 heures
Ce samedi, Israël a une nouvelle fois pressé les Palestiniens d’évacuer rapidement le nord de la bande de Gaza, car au huitième jour de cette guerre qui a déjà fait des milliers de morts, l’étau se resserre encore sur le petit territoire enclavé entre Israël, la mer Méditerranée et l’Égypte.

Il y a un « créneau de 10 heures à 16 heures » ce samedi, a déclaré à des journalistes un porte-parole de l’armée, Richard Hecht, sans préciser de date limite à la fin des évacuations de civils.
Et alors qu’un barrage de roquettes a été tiré dans la matinée vers le centre d’Israël depuis Gaza, l’armée israélienne a fait savoir qu’elle menait de nouvelles incursions au sol dans le territoire palestinien, où 5 540 maisons « ont été détruites » selon un décompte de l’ONU.
Symbole de l’intensification de l’action militaire d’Israël, le bilan des victimes à Gaza s’élève à 324 morts uniquement au cours des dernières 24 heures. D’ailleurs, le Hamas a annoncé qu’au moins cinq Israéliens et quatre étrangers otages du Hamas dans la bande de Gaza avaient été tués par ces frappes israéliennes entre vendredi et samedi, « sur les lieux où les prisonniers étaient détenus ».

Ces nouveaux décès portent à 22 le nombre d’otages du Hamas tués dans les raids depuis le début de guerre selon la communication de l’organisation. Au total, 150 Israéliens, étrangers et binationaux ont été pris en otage par le Hamas le 7 octobre, selon les estimations du gouvernement israélien. « Plus de 120 civils » se trouveraient parmi ces personnes retenues selon ce même bilan, mais des centaines de personnes restent encore portées disparues.
· Nouvelles incursions déjouées au nord d’Israël
Plusieurs « terroristes » ont également été tués ce samedi matin lors d’une tentative d’infiltration en Israël depuis le Liban, déjouée par l’armée à l’aide d’un drone selon cette dernière.
Vendredi soir, un journaliste de l’agence Reuters avait été tué lors d’un bombardement aux abords du village d’Alma el-Chaab, dans le sud du Liban, cible d’obus israéliens, selon des sources de sécurité libanaises. Dans la voiture civile où se trouvait ce journaliste, d’autres reporters étaient également présents, et certains ont d’ailleurs été blessés.

Au sujet du journaliste tué, l’armée israélienne s’est dite « très désolée » de ce décès, et a indiqué « enquêter », mais sans reconnaître explicitement une responsabilité. À l’inverse, l’armée libanaise affirme désormais qu’Israël est responsable de cette attaque meurtrière et l’accuse d’avoir « tiré une roquette qui a visé une voiture civile de presse, ce qui a conduit à la mort du journaliste vidéo ».
Dans la nuit de vendredi à samedi, l’armée israélienne a également frappé une cible du Hezbollah dans le sud du Liban, déjà en réponse à une « infiltration » aérienne et des tirs.
· Israël reconnaît des « erreurs » des services de renseignement
Largement remis en cause par les observateurs internationaux, les services de renseignements israéliens ont fini par être pointés du doigt par le gouvernement israélien ce samedi, une semaine après les attaques sanglantes du Hamas en Israël.

Cette confession est arrivée par l’intermédiaire du conseiller à la sécurité nationale du gouvernement israélien, qui a personnellement admis « son erreur » et celle « de tous ceux qui réalisent les évaluations » au sein des services de renseignements israéliens.
« Nous pensions vraiment que le Hamas avait retenu la leçon » de sa dernière guerre majeure contre Israël, en 2021, a également déclaré lors d’un point presse Tzachi Hanegbi, qui avait récemment indiqué ne pouvoir prédire d’attaques du Hamas.
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