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Gaza « coupée en deux » entre nord et sud par des « frappes significatives », annonce Israël (Photo des tanks israéliens au nord de la bande de Gaza le 5 novembre 2023)
INTERNATIONAL – L’armée israélienne a annoncé qu’elle menait dimanche soir des « frappes significatives » qui « se poursuivront dans les prochains jours » dans la bande de Gaza, ajoutant avoir coupé le territoire palestinien en deux, et refusant de céder aux appels de plus en plus pressants à une trêve humanitaire.
« Des frappes significatives sont maintenant en cours (…) et elles se poursuivront cette nuit et dans les jours à venir », a déclaré le porte-parole de l’armée Daniel Hagari, affirmant que les forces israéliennes opérant dans le territoire l’avaient coupé en deux : « Gaza sud et Gaza nord ».

Peu de temps auparavant, le gouvernement du Hamas avait fait état « d’intenses bombardements » autour de plusieurs hôpitaux dans le nord de la bande de Gaza, où internet et lignes téléphoniques avaient été coupés.
Le porte-parole de l’armée israélienne Jonathan Conricus a appelé lundi les civils à quitter le nord de Gaza, affirmant : « nous serons moins limités » pour agir. « Nous serons alors en mesure de démanteler le Hamas, bastion après bastion, bataillon après bataillon, jusqu’à ce que nous atteignions l’objectif ultime, qui est de débarrasser la bande de Gaza – toute la bande de Gaza – du Hamas », a-t-il déclaré dans son briefing matinal.
Un passage de sortie pour les civils encore « permis »
Des bombardements ont notamment eu lieu à proximité de l’hôpital al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, selon la même source.

Après 30 jours de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, l’encerclement de la partie nord du territoire et sa séparation de facto du sud de la bande de Gaza est une étape importante de l’opération menée par les forces israéliennes, a souligné Daniel Hagari.
« Nous permettons encore un passage pour les civils du nord de Gaza et de la ville de Gaza vers le sud », a-t-il ajouté alors que 300 000 à 400 000 personnes se trouveraient encore dans le nord de ce territoire exigu de 2,4 millions d’habitants où la situation humanitaire est jugée catastrophique.
40 Français morts, 8 disparus
Israël ordonne depuis la mi-octobre aux civils d’évacuer le nord du territoire, où les combats sont les plus intenses, vers le sud. Dimanche, l’armée israélienne a une nouvelle fois dispersé dans le ciel de Gaza des messages en ce sens.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d’une visite dimanche en Cisjordanie occupée, a mis en garde contre le « déplacement forcé » des civils palestiniens dans la bande de Gaza, dans le cadre de son offensive déclenchée en représailles à l’attaque sanglante du Hamas sur Israël le 7 octobre.
Face à un bilan qui s’alourdit de jour en jour, les dirigeants des principales agences de l’ONU ont publié dimanche soir un rare communiqué commun pour exprimer leur indignation. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Cela fait 30 jours. Trop c’est trop. Cela doit cesser maintenant », ont-ils écrit, appelant aussi le Hamas à libérer les plus de 240 otages emmenés dans la bande de Gaza le 7 octobre après son attaque sur le sol israélien qui a déclenché la guerre.
Le dernier bilan officiel du ministère de la Santé du Hamas comptabilise 9 770 personnes tuées – dont la moitié sont des enfants – dans les bombardements israéliens contre Gaza depuis le début de la guerre. En Israël, plus de 1.400 personnes ont péri, majoritairement des civils tués le 7 octobre, lors de l’attaque du Hamas, d’une violence et d’une ampleur inédites depuis la création d’Israël en 1948.

Par ailleurs, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé ce lundi 6 novembre un nouveau bilan concernant les victimes françaises : 40 personnes sont mortes et 8 sont portées disparues, dont certains sont « otages ».
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