Kevin Lamarque via Reuters
AUSTRALIE – Un “message politique” interdit comme les autres. Tennis Australia, qui organise le premier tournoi du Grand chelem de la saison à Melbourne, a justifié ce dimanche 23 janvier l’interdiction des “vêtements, banderoles ou pancartes” en soutien à la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai, absente du tournoi.
“Selon les conditions d’entrée sur nos billets, nous n’autorisons pas les vêtements, banderoles ou pancartes commerciaux ou politiques”, a précisé un porte-parole de la Fédération de tennis australienne, ajoutant que la sécurité de la joueuse était néanmoins leur “principale préoccupation”. “Nous continuons à travailler avec la WTA et la communauté mondiale du tennis pour obtenir plus de clarifications sur sa situation et nous ferons tout notre possible pour assurer son bien-être”, a-t-il expliqué.
Les agents de sécurité semblent avoir également confisqué une banderole. Les incertitudes autour du sort et du bien-être de la joueuse continuent d’inquiéter, malgré les dernières déclarations rassurantes de l’ancienne numéro 14 mondiale retombée à la 340e place à la WTA.
Cette question a été largement relayée, notamment par d’actuels ou d’anciens joueurs et joueuses de premier plan, devenant un mot-clé sur Twitter. Victoria Azarenka, double vainqueur de l’Open d’Australie et membre du WTA Player Council, a déclaré que la situation restait “malheureuse”. “Il n’y a pas eu beaucoup de développement en termes de contact avec Peng Shuai, même si de notre côté, nous poursuivrons nos efforts pour nous assurer qu’elle est en sécurité, qu’elle se sente à l’aise”, a-t-elle déclaré.
Une cagnotte a également été lancée en ligne pour imprimer un millier de t-shirts et les distribuer gratuitement à l’entrée du tournoi dans les prochains jours. Celle-ci réunit près de 8.000 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Les tournois de la WTA suspendus en Chine
Peng Shuai, 36 ans, n’était pas apparue en public pendant près de trois semaines en novembre après avoir publié sur le réseau social chinois Weibo un long message dans lequel elle accusait l’ancien vice-Premier ministre Zhang Gaoli, de 40 ans son aîné, d’un rapport sexuel “forcé” durant une relation qui a duré plusieurs années.
Ses réapparitions en public n’avaient pas mis fin aux inquiétudes concernant l’ancienne N.1 mondiale en double. Des joueurs ont continué à demander des nouvelles directes de Peng afin d’être rassurés sur sa sécurité. La WTA a été saluée pour la fermeté de son soutien à la joueuse, allant jusqu’à suspendre ses tournois en Chine.
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