YURI CORTEZ / AFP
Photo prise dans le sud d’Israël d’un hélicoptère de l’armée israélienne lançant des fusées éclairantes au-dessus de la bande de Gaza le 1er novembre 2023.
INTERNATIONAL – Des mots pour la paix, à nouveau martelés par l’ONU au milieu des horreurs du conflit entre Israël et le Hamas. Alors que le camp de réfugiés de Jabaliya, dans la bande de Gaza, a été visé par des frappes israéliennes, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est « atterré » ce jeudi 1er novembre face à « l’escalade de la violence et la mort de Palestiniens ».
Ces bombardements ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes, « notamment des femmes et des enfants, dans des zones résidentielles du camp de réfugiés de Jabaliya densément peuplé », a déploré le secrétaire général de l’ONU par le biais de son porte-parole Stéphane Dujarric.

« Le secrétaire général répète que toutes les parties doivent respecter le droit humanitaire international, y compris les principes de différenciation, de proportionnalité et de précaution. Il condamne dans les termes les plus forts la mort de civils », a-t-il ajouté, répétant l’appel à « toutes les parties de mettre un terme à ces violences et souffrances choquantes » ainsi que la libération des otages par le Hamas.
« Compte tenu du nombre élevé de victimes civiles et de l’ampleur des destructions consécutives aux frappes aériennes israéliennes sur le camp de réfugiés de Jabaliya, nous craignons sérieusement qu’il s’agisse d’attaques disproportionnées qui pourraient être des crimes de guerre », a également réagit sur X (ex-Twitter) le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU.
« Des femmes, des enfants et des hommes meurent de faim, sont traumatisés et tués »
Les bombardements de Jabaliya sont « simplement la dernière atrocité en date frappant les habitants de Gaza, où les combats sont entrés dans une phase encore plus terrifiante, avec des conséquences humanitaires de plus en plus épouvantables », a déclaré de son côté dans un communiqué le chef des affaires humanitaires de l’ONU Martin Griffiths.

« À Gaza, des femmes, des enfants et des hommes meurent de faim, sont traumatisés et tués dans des bombardements. Ils ont perdu toute foi en l’humanité et tout espoir dans l’avenir », a insisté Martin Griffiths, de retour d’un déplacement en Israël et en Cisjordanie, tout en répétant sa condamnation des attaques « brutales » du Hamas du 7 octobre.
« Pendant ce temps, le monde semble incapable, voire réticent à agir. Cela ne peut pas continuer », a-t-il déploré, mettant en garde contre « des conséquences bien au-delà de la région ».
217 camions d’aide humanitaire entrés à Gaza
Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a de son côté pu se rendre à Gaza mercredi, via le point de passage de Rafah. Le plus haut responsable de l’ONU à être autorisé à entrer à Gaza depuis le début de la guerre a fermement déclaré que « l’UNRWA restera aux côtés des réfugiés palestiniens et des Palestiniens ici à Gaza ».

Le personnel de l’UNRWA, dont 70 membres ont été tués jusqu’ici, lui a souligné le besoin de carburant et « de plus » d’aide humanitaire. « J’ai été choqué par le fait que tout le monde là-bas réclamait de la nourriture et de l’eau », a déclaré Philippe Lazzarini.
Selon l’ONU, 59 camions apportant eau, nourriture et matériel médical sont entrés mardi dans la bande de Gaza via Rafah, le convoi le plus important depuis le 21 octobre, jour de l’ouverture de ce point de passage avec l’Égypte après le siège imposé à l’enclave palestinienne en réponse à l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas du 7 octobre.
Au total, 217 camions d’aide sont désormais entrés à Gaza par Rafah depuis le 21 octobre, a précisé Stéphane Dujarric. Contre environ 500 camions qui entraient à Gaza chaque jour avant le 7 octobre.
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