Engagé dans plusieurs épreuves en para-cyclisme sur piste, Alexandre Léauté a remporté deux médailles dans ces Jeux paralympiques 2024.
Invité de France Inter ce lundi, le tricolore a révélé qu’il avait l’objet d’insultes après ses succès lors de l’édition précédente (4 médailles déjà).
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Jeux olympiques et paralympiques
Une belle revanche. Auréolé de quatre médailles en 2021, Alexandre Léauté a remporté deux nouvelles breloques paralympiques – l’or en poursuite Individuelle 3000m (C2) et le bronze en contre-la-montre 1000m (C1-3) – dans cette édition 2024. Deux podiums qui ont une saveur particulière, après l’expérience contrastée de Tokyo. « Après Tokyo, que je l’ai mal vécu. J’ai eu beaucoup de messages de haine disant que je n’avais rien à faire ici, que j’avais volé mes médailles », explique-t-il ce lundi sur France Inter. « C’était un peu difficile mais une fois que l’on explique aux gens comment ça se passe tout se déroule bien », assure encore le para-cycliste, dont la présence dans les épreuves de sa catégorie avec la plupart des concurrents unijambistes a parfois pu interpeller.
Une nécessaire « pédagogie »
Pour rappel, le natif de Saint-Caradec a effectivement toujours ses deux jambes, alors que la catégorie C2 rassemble des coureurs roulant avec une seule jambe. Oui mais voilà, elle concerne aussi ceux qui souffrent d’hémiplégie (paralysie d’une ou plusieurs parties du corps d’un seul côté). Et c’est précisément cette pathologie que possède Alexandre Léauté. « Je n’ai pas de sensibilité dans la jambe droite, pas de force. Sur le vélo, c’est plus un poids mort qu’autre chose. Il y a du flux sanguin qui rentre dedans alors que cela ne me sert à rien, tandis que les autres ont tout sur le même côté », déclare-t-il sur les ondes de nos confrères.
Concrètement, le tricolore ne peut donc pédaler qu’avec une seule jambe. « Même mon bras, c’est un peu la même chose, je n’ai pas de force non plus. Pour un départ, c’est super compliqué alors que mes adversaires ont leurs deux bras », confie-t-il encore.
Alexandre Léauté, paracycliste médaillé d’or de la poursuite C2, est hémiplégique, sa jambe droite est handicapée : « Après Tokyo, j’ai eu beaucoup de messages de haine disant que j’avais volé mes médailles, que je n’avais pas ma place parmi les unijambistes. » #le710inter pic.twitter.com/efmhXsRY2G — France Inter (@franceinter) September 2, 2024
Selon le principal intéressé, son handicap et son intégration au sein de la catégorie C2 est très bien comprise par ses pairs. « Du côté des unijambistes, il n’y a pas de problèmes pour eux mais c’est plutôt les gens autour », assure-t-il. Dans les faits, tout est question de « pédagogie » et de compréhension de la part du grand public. « C’est vrai que visuellement, moi le premier, si je ne connaissais pas le handisport, on peut se dire ‘qu’est-ce qu’il fait ce gars-là, c’est n’importe quoi’. Mais après, quand on explique, généralement les gens comprennent. J’ai d’excellents retours après les explications », met en avant le para-cycliste de 23 ans.