« La vie est un petit courant électrique alimenté par le soleil. » Cette vision impressionniste de la photosynthèse, on la doit au biochimiste hongrois Albert Szent-Györgyi (1893-1986), Prix Nobel de médecine en 1937.
Rien n’interdit, cependant, de pénétrer plus avant les secrets de cette alchimie végétale. Le 20 novembre, des chercheurs britanniques et américains en dévoilaient ainsi les péripéties évolutives dans la revue Nature.
« La photosynthèse, c’est une réaction de captation de la lumière solaire qui produit de l’électricité, c’est-à-dire un transport d’électrons, confirme Jean Alric, directeur de recherche CNRS au centre CEA de Cadarache (Bouches-du-Rhône). Et cette électricité est directement branchée sur des réactions biochimiques », qui transforment l’eau (puisée dans le sol) en oxygène, et le gaz carbonique (prélevé dans l’air) en molécules de sucres (qui nourrissent la plante). Sans cette usine à biomasse, il n’y aurait pas de règne végétal, premier maillon des chaînes alimentaires, et donc pas de règne animal. Si le processus est longtemps resté dans l’ombre – un paradoxe –, il prend aujourd’hui la lumière.
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