Il n’a aucune volonté d’« escalade », il ne veut pas verser dans la « surenchère », ni alimenter une « crise ». Mais le premier ministre, François Bayrou, peut-il obtenir autre chose que la glaciation des rapports entre Paris et Alger ?
Au sortir d’un comité interministériel de contrôle de l’immigration – le premier depuis 2011 – le maire de Pau a voulu, mercredi 26 février, ménager la chèvre et le chou, mais les propos qu’il a tenus devant la presse n’en sont pas moins un ultimatum lancé aux autorités algériennes, dans un contexte de tension diplomatique qui court depuis plusieurs mois.
Si, sous « quatre à six semaines », la France constate que les expulsions d’Algériens ne peuvent être menées à bien, alors les accords bilatéraux régissant le séjour des Algériens en France seront « remis en cause », a exposé le chef du gouvernement en conférence de presse. Il était entouré de quatre ministres, deux issus des Républicains, Bruno Retailleau et François-Noël Buffet, et deux plus marqués au centre, Elisabeth Borne et Jean-Noël Barrot, comme pour symboliser l’équilibre ténu qu’il essaye d’incarner. Car si le gouvernement français « n’a qu’une ligne », assurait François Bayrou lundi, le ministre de l’intérieur pousse au bras de fer avec Alger, tandis que le patron du Quai d’Orsay plaide pour un « levier particulièrement puissant », la réduction des droits de douane pour les pays qui coopèrent.
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