La cotation du géant français des jeux vidéo Ubisoft a été suspendue vendredi 14 novembre à la Bourse de Paris à sa demande, au lendemain de l’annonce du report de publication de ses résultats du premier semestre. L’entreprise n’a pas précisé les raisons de cette suspension, qui est généralement le préalable à d’importantes annonces pouvant avoir un impact majeur sur la cotation de ses actions sur le marché boursier.

Ubisoft est l’un des plus gros acteurs du jeu vidéo dans le monde, avec quelque 17 000 employés, et détient des licences majeures comme Assassin’s Creed, Far Cry ou Just Dance. Mais l’éditeur a enchaîné une succession de déconvenues ces dernières années, dont des reports de jeux et des ventes en deçà des prévisions, dans un contexte défavorable pour l’ensemble du secteur. Son action a plongé de près de 50 % depuis début 2025.

« Ubisoft a demandé à Euronext de suspendre la cotation de ses actions et de ses obligations à compter de l’ouverture des marchés le 14 novembre 2025 » et ce jusqu’à la diffusion de ses résultats « dans les prochains jours », a indiqué l’entreprise dans un communiqué jeudi soir. Contacté par l’AFP, Ubisoft n’a pas donné de raison à ce report.

Dans un courriel interne envoyé jeudi aux salariés et consulté par l’AFP, le directeur financier du groupe Frédérick Duguet a indiqué sans plus de précisions qu’Ubisoft avait besoin d’un « délai supplémentaire pour finaliser la clôture du semestre » et que la demande de suspension de sa cotation visait à « limiter les spéculations inutiles et la volatilité du marché pendant ce court délai ».

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Licenciements et ventes décevantes

Depuis 2023, l’éditeur français poursuit un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné la fermeture de plusieurs studios à l’étranger et le départ de plus de 2 000 salariés. En octobre, il a notamment annoncé un plan de départs volontaires dans ses studios de Stockholm et Malmö, en Suède, qui avaient notamment travaillé sur Star Wars Outlaws, superproduction qui a connu une réception mitigée et des ventes jugées décevantes après sa sortie à l’été 2024. L’entreprise a également arrêté de manière inattendue son jeu de tir en ligne XDefiant en décembre 2024, et licencié une partie des équipes y ayant travaillé.

En mars dernier, le géant chinois Tencent avait annoncé 1,16 milliard d’euros d’investissements dans la création d’une filiale conjointe avec Ubisoft, valorisée 4 milliards de dollars. Cette nouvelle entité détient certaines des licences les plus prestigieuses de l’éditeur français, dont Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six, et compte 2 000 employés. « Nous cristallisons la valeur de nos actifs, renforçons notre bilan et créons les meilleures conditions pour la croissance et le succès à long terme de ces franchises », avait déclaré à l’époque le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot. Avant l’annonce de ce partenariat, des rumeurs faisaient état d’un possible rachat complet de l’entreprise par Tencent.

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Le Monde

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