Mehdi Kessaci, frère du miliant écologiste Amine Kessaci, sur une vidéo filmée le 7 juillet 2024.

L’assassinat de Mohamed Kessaci, le frère du militant écologiste Amine Kessaci, « est sans doute un point de bascule effrayant qui doit faire prendre conscience du danger de cette mafia du narcobanditisme à l’ensemble de la société française », a déclaré vendredi 14 novembre le ministre de la justice, Gérald Darmanin.

Le jeune homme de 20 ans a été abattu par balles dans le 4ᵉ arrondissement de Marseille, jeudi, en milieu d’après-midi. Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime.

Sur X, le ministre de la justice prévient que « face à cette terreur, nous devons tous aller plus loin dans la fermeté et les moyens mis en œuvre […] dans cette guerre qui demande une mobilisation de tous les instants ».

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Aux alentours de 14 h 30, jeudi 13 novembre, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, « une moto s’est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place », avait déclaré dans un communiqué le procureur de Marseille, Nicolas Bessone.

Interrogé par France Inter sur un potentiel assassinat d’avertissement adressé au militant anti-trafic Amine Kessaci, le procureur a affirmé jeudi que « cette hypothèse à ce stade n’est absolument pas exclue ». « Si tel devait être le cas, on aurait franchi une étape supplémentaire. Ça rappelle un certain nombre de périodes terribles connues dans notre pays, où vous allez assassiner des gens, simplement parce qu’ils sont membres d’une famille avec laquelle vous avez des problèmes », a-t-il estimé.

En 2025, 14 morts dans des narchomicides dans les Bouches-du-Rhône

Ces derniers mois, un certain nombre de mesures d’envergure et inédites pour lutter contre le trafic de drogue ont été prises, explique encore sur X Gérald Darmanin. « Loi narcotrafic, prisons de haute sécurité, parquet national anti criminalité organisée, renforcement considérable des magistrats spécialisés dans la lutte contre la drogue, augmentation sans précédent des extraditions venant des pays étrangers, lutte acharnée contre le blanchiment d’argent », détaille le ministre de la justice.

Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n’est pas établi à ce stade. Mais, selon une source proche de l’enquête interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), Amine Kessaci était placé sous protection judiciaire depuis la parution d’un livre à la rentrée, une longue lettre adressée à son grand frère, Brahim, tué dans un narchomicide. « La politique ne m’a jamais tendu la main, alors j’ai décidé de la prendre à la gorge (…). Brahim, c’est toi qui m’a jeté dans ses bras le jour où tu as brûlé dans une voiture », écrit-il dans son livre « Marseille, essuie tes larmes », publié par la maison d’édition marseillaise Le Bruit du monde.

Selon un décompte de l’AFP, quatorze personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l’année dans les Bouches-du-Rhône.

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Le Monde

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