Pendant que la gauche peine à s’entendre sur le profil d’un premier ministre, la droite planche sur le « pacte législatif » évoqué par Laurent Wauquiez. Le nouveau président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale, rebaptisé « La Droite républicaine », a annoncé le 10 juillet l’élaboration d’un pacte « pour répondre aux problèmes du pays ». S’ils ont exclu de participer à une « coalition gouvernementale », qui pourrait englober une Macronie déclinante, M. Wauquiez et ses troupes veulent tout de même apparaître comme une formation constructive. Pas enfermée dans une opposition stérile. « Nous représentons une droite responsable, toujours prête à voter les lois qui vont dans l’intérêt de la France », peut-on lire en préambule d’un document de travail – encore provisoire – rédigé par les 46 députés rattachés au groupe, lundi 15 juillet, à l’issue d’une réunion en visioconférence.
En bon nouveau « manager », Laurent Wauquiez a cherché à impliquer ses équipes dans cette démarche. « Je vous fais passer, dès que possible, un document martyr [un document provisoire envoyé pour avis] qui pourra alimenter nos réflexions et nos échanges. Un grand merci à tous ceux qui m’ont déjà fait parvenir des propositions, celles-ci sont très utiles », relevait le député de la Haute-Loire dans un mail adressé au groupe, vendredi.
Le document de travail – que Le Monde a pu consulter – met en avant une dizaine de textes jugés prioritaires. A droite, le vocabulaire bonapartiste n’est jamais très loin. Ainsi, Laurent Wauquiez explique au Figaro vouloir « débloquer la France dans les 100 jours ». Vaste et ambitieux pour la quatrième force politique du pays, à l’issue des dernières élections législatives. Ce « pacte législatif » doit être à nouveau affiné lors d’une réunion des députés de droite, mercredi 17 juillet. Il a ensuite vocation à être mis en commun avec les sénateurs LR, avant d’être déposé sur la table des autres formations d’ici la semaine prochaine.
Trouver la bonne distance
Présenté comme un travail collectif, ce document porte la patte du nouveau chef de groupe. Et cela dès le premier volet, lorsqu’est évoquée la nécessité de « valoriser la France qui travaille et qui a travaillé toute sa vie plutôt que l’assistanat ». Si Laurent Wauquiez évite désormais d’accoler le mot « cancer » devant celui d’« assistanat », il en fait toujours son cheval de bataille, treize ans après ses propos polémiques.
« Notre priorité, c’est de revaloriser le travail pour qu’il paye davantage que les prestations sociales, prévient la députée de Savoie, Emilie Bonnivard. Pour nous, cela passe par une baisse des charges et non pas, comme le propose Sandrine Rousseau [députée écologiste de Paris], par une augmentation du smic à 1 600 euros, prise en charge par l’Etat pour les petites et moyennes entreprises. »
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