Attaque, représailles. A première vue, l’enchaînement est logique : à la suite des attentats djihadistes majeurs de 2015-2016 en France, des groupuscules d’ultradroite se sont formés en réaction et ont fomenté des projets d’attentats antimusulmans. C’est ce que, dans les milieux policiers et judiciaires, on a pu surnommer la « génération Bataclan », parce qu’apparue dans le contrecoup du massacre du 13-Novembre.
Si l’on s’en tient aux statistiques compilées par le Parquet national antiterroriste depuis sa fondation, en 2019, 13 dossiers terroristes d’ultradroite − mettant en cause 52 personnes − ont été jugés, dont un aux assises. Sept autres dossiers, impliquant 33 mis en examen, dont un attentat mortel à Puget-sur-Argens (Var) en 2025, sont en cours d’instruction.
On peut ajouter à ce décompte l’attaque de la mosquée de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) menée, le 28 octobre 2019, par un octogénaire et ex-candidat du Rassemblement national qui a tenté d’incendier le local puis blessé au pistolet deux fidèles, un acte dont la dimension terroriste n’a pas été retenue par la justice malgré l’évidence de la motivation de l’auteur et les repérages préalables qu’il avait menés. Par rapport à la période pré-2015, cela représente une très forte augmentation, voire l’explosion d’une menace qui avait très nettement reflué depuis les années 1970.
Il vous reste 76.79% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.












