Luiz Inacio Lula da Silva a sorti le grand jeu. Mercredi 20 novembre, le président brésilien a déployé le plus grand faste possible pour la visite d’Etat de son homologue chinois, Xi Jinping, à Brasilia. Tapis rouge, revue militaire, enfants agitants des drapeaux, défilé à cheval des dragons de l’indépendance dans leurs impeccables uniformes rouge et blanc… Xi Jinping a été reçu au palais de l’Alvorada, la somptueuse résidence officielle du chef de l’Etat. Un honneur rare qui en dit long sur l’importance accordée à l’événement.
Les deux hommes avaient déjà pu s’entretenir à Rio de Janeiro, où s’était tenu le sommet du G20, lundi et mardi. Entre un Joe Biden sur le départ et des Européens tétanisés par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, Xi Jinping est apparu au centre du jeu. « Notre position consistant à résolument préserver la souveraineté, la sécurité et le développement des intérêts de la Chine reste inchangée », a-t-il assuré.
Depuis l’Alvorada, Lula a tenu à mettre en scène ce qu’il nomme « l’amitié stratégique » entre Pékin et Brasilia, qui célèbrent cette année un demi-siècle de relations diplomatiques. Pour le président brésilien, il s’agissait aussi de briser la glace avec un Xi Jinping qu’il ne connaît que de loin. Ce dernier a accédé au sommet du Parti communiste chinois en 2012, alors que le Brésilien venait d’achever ses deux premiers mandats (2003-2011).
Au total, trente-sept accords bilatéraux ont été signés dans des secteurs allant des communications à la santé, en passant par l’environnement, l’agronégoce et le nucléaire. Un « succès extraordinaire », selon Lula, qui s’est gardé d’aborder la délicate question des droits de l’homme. La Chine est de loin le premier partenaire commercial du Brésil, qui dispose d’une balance commerciale fortement excédentaire face à Pékin, chiffrée à 48,4 milliards d’euros en 2023.
Réorientation géopolitique
Les deux dirigeants ont aussi tenu à afficher leur entente géostratégique. Xi Jinping s’est joint à Brasilia pour demander un cessez-le-feu « immédiat » à Gaza. « Dans un monde dévasté par les conflits armés, la Chine et le Brésil donnent la priorité à la paix, la diplomatie et le dialogue », a insisté Lula, faisant référence au plan de paix pour l’Ukraine rédigé au mois de mai par les deux pays. « Ce que la Chine et le Brésil font ensemble a des répercussions dans le monde entier », s’est enthousiasmé le président brésilien.
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