Dans la vigueur des débats autour de la loi de finances pour 2026, un article du projet gouvernemental est passé quasi inaperçu : l’article 71, qui organise la mise à mort de l’Institut national de la consommation (INC) et de son magazine 60 millions de consommateurs.
Face aux enjeux de la suspension de la réforme des retraites ou de l’ampleur du déficit public, il peut sembler bien dérisoire. Il remet pourtant en cause un pilier essentiel de notre démocratie, celui de l’information et de la défense des consommateurs. A une époque où quelques géants du commerce mondial entendent imposer la loi de la jungle, il n’est pas trop tard pour revenir à la raison ! 60 millions de consommateurs n’appartient ni à l’Etat ni à un groupe : il appartient à 68 millions de citoyens. Le supprimer, c’est affaiblir un bien commun.
Détruire un contre-pouvoir, c’est fragiliser la démocratie. L’Etat veut donc fermer l’Institut national de la consommation (INC) et vendre à un acteur du privé 60 millions de consommateurs, le seul média public indépendant, entièrement consacré à la défense des citoyens-consommateurs face aux abus économiques et financiers.
Notre droit à être informés et protégés
Ce n’est pas seulement la fin d’un titre de presse : c’est notre droit à être informés, protégés et entendus qui vacille. Car, derrière 60 millions de consommateurs, il y a un demi-siècle de combats… et l’idée fondatrice d’une démocratie réelle, où le citoyen sait, comprend et agit.
Depuis plus de cinquante ans, 60 millions de consommateurs est le poil à gratter du pouvoir économique. Celui qui alerte, décode, explique, défend. Celui qui protège notre santé, notre sécurité, notre portefeuille.
Les hormones et antibiotiques dans le veau (1974), les sièges auto dangereux pour bébés (1976), les urgences hospitalières défaillantes (1992), les collèges Pailleron dangereux (1994), les maisons de retraite indignes (1998), les syndics abusifs (2007) ou les pesticides dans les couches et les protections périodiques (2017). C’est 60 millions.
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