En juillet 1995, l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire européenne moderne s’est écrit. Plus de 8 300 garçons et hommes ont alors été systématiquement assassinés et enterrés dans des fosses communes sur les collines entourant la ville de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine. Aujourd’hui, vingt-neuf ans plus tard, quatorze de ces victimes, qui n’ont été identifiées que récemment, seront inhumées au mémorial et au cimetière de Srebrenica-Potocari. Pour leurs familles et leurs proches, une longue et douloureuse période d’incertitude va enfin se clôturer.
Srebrenica demeure une cicatrice profonde de l’histoire de l’Europe. L’échec de la prévention de ce génocide est un fardeau que nous continuons de porter. Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice ont défini sans équivoque cette atrocité comme un génocide.
Nous nous sommes engagés à ne jamais oublier les victimes, ainsi que les souffrances endurées par leurs familles et leurs proches. Dans un monde où la paix est de plus en plus fragile, leur mémoire nous oblige à œuvrer chaque jour pour que l’histoire ne se répète pas.
Tendance dérangeante au déni
En désignant le 11 juillet comme « Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide de 1995 à Srebrenica », l’Assemblée générale des Nations unies a reconnu l’importance de cette tragédie au-delà de l’Europe.
Pourtant, une tendance dérangeante au déni persiste en Bosnie-Herzégovine et dans toute la région. Toute négation de ce génocide est un affront profond à la justice et un obstacle à la réconciliation. L’Union européenne (UE) a une position claire : il ne peut y avoir de place pour le déni du génocide, le révisionnisme historique ou la glorification des criminels de guerre dans les sociétés qui prônent la vérité et la justice.
La réconciliation est la responsabilité de tous. Il ne s’agit pas d’un objectif abstrait, cela doit être une pratique quotidienne qui infuse la politique, l’éducation et tous les aspects de la vie quotidienne. Il incombe en particulier aux dirigeants politiques de la région de rejeter la rhétorique de division et de promouvoir activement la réconciliation. Cela nécessite de reconnaître les faits historiques, d’honorer les victimes et de promouvoir une culture de paix et de coopération.
Négociations d’adhésion à l’UE
En mars, les dirigeants des Etats membres de l’Union européenne ont décidé d’ouvrir des négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine. Le début du cheminement vers l’adhésion à l’UE apporte un espoir renouvelé de stabilité politique, de croissance économique et d’un avenir meilleur pour les citoyens bosniens. Il souligne l’engagement de l’UE à soutenir la Bosnie-Herzégovine dans la mise en place d’un Etat et d’une société démocratiques fonctionnels, où prévalent le pluralisme, la justice et la dignité humaine.
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