Le groupe industriel français Urgo, marque emblématique du pansement, a annoncé vendredi 14 novembre la construction d’une nouvelle usine dans la Loire, avec l’ambition de devenir le premier producteur mondial de bandes de compression médicale.
Implantée à Andrézieux-Bouthéon (Loire), cette usine de 35 000 mètres carrés, fruit d’un investissement de 60 millions d’euros d’ici à 2029, devrait générer « 200 emplois directs et 115 indirects à horizon 10 ans » dans la région, selon un communiqué de l’entreprise familiale forte de trois générations.
« Cette usine va nous permettre d’atteindre notre ambition de devenir le leader mondial de la compression médicale » tout en maintenant 100 % de sa production en France, a déclaré à l’Agence France-Presse Guirec Le Lous, l’un des dirigeants du groupe et petit-fils du fondateur Jean Le Lous. Cet ancêtre, ancien pharmacien des armées qui a vécu la pénurie de pansements pendant la guerre, a créé la marque Urgo en 1958, alors qu’il était à la tête des Laboratoires Fournier à Dijon.
Cadeaux illicites aux pharmaciens
Désormais présente dans plus de 60 pays, l’entreprise, qui emploie 3 800 personnes, a triplé son chiffre d’affaires au cours de la dernière décennie, atteignant 890 millions d’euros en 2024 dont la moitié à l’international. Elle fabrique plus de 80 % de ses produits en France, où elle compte 1 100 employés.
Outre son activité historique dans les pansements, le groupe a développé une offre de santé du quotidien (baume à lèvres, solutions contre les aphtes, les verrues, etc.), qui représente aujourd’hui 50 % des ventes. Son deuxième métier est consacré au traitement médical des plaies, avec des bandes de compression pour soigner les ulcères de la jambe d’origine veineuse, des lésions cutanées longues à cicatriser. « Ce sont des bandes de compression qu’on applique sur la jambe et qui permettent de restaurer le retour veineux », un segment où Urgo est numéro deux mondial, souligne M. Le Lous.
Situé à 5 kilomètres de l’usine historique de Veauche (130 collaborateurs), le futur complexe, qui a bénéficié de 600 000 euros de subventions publiques, rassemblera « sur un même lieu une production de pointe et la logistique de distribution ».
Le groupe est également présent dans la technologie laser pour optimiser le processus de cicatrisation, des traitements esthétiques et un projet de production de peau artificielle. Il a été mis en cause ces dernières années pour des cadeaux illicites aux pharmaciens, une affaire dans laquelle l’ex-ministre de la santé, Agnès Firmin Le Bodo, elle-même pharmacienne, a notamment été condamnée à une amende.










