Dans les rangs du Mouvement démocrate (MoDem), les rôles sont savamment définis. A François Bayrou la tâche d’afficher sa confiance à Michel Barnier. A ses députés et ses ministres celle de maintenir un semblant de pression sur le nouveau chef du gouvernement. Au lendemain de la visite de ce dernier, mercredi 11 septembre, aux journées parlementaires du parti, à Cély-en-Bière (Seine-et-Marne), le président du MoDem a pris la parole lors d’un court point presse pour exprimer tout le bien qu’il pensait du nouveau locataire de Matignon. « Cela donne le sentiment que l’on va pouvoir travailler ensemble et que le climat va être un climat sain et respectueux », s’est avancé le haut-commissaire au plan, qui a affirmé avoir eu des « certitudes » après son échange avec le premier ministre.
Et pas des moindres, puisque les deux hommes auraient « trouvé des chemins » sur l’épineux sujet des finances publiques. « Y compris des contributions nouvelles », a insisté le maire de Pau, alors que son parti défend, depuis le début de son compagnonnage avec Emmanuel Macron, l’instauration d’une taxe sur les transactions financières et les superdividendes.
M. Bayrou a également affirmé qu’« [ils] allaient pouvoir travailler sur les problèmes sociaux du pays » ou encore sur le sujet de la « démocratie locale ». « Ça veut quand même dire que des portes sont beaucoup plus ouvertes qu’elles ne l’étaient précédemment. Et c’est heureux », a-t-il résumé, regrettant en creux que ces mêmes portes soient restées fermées avec les prédécesseurs de M. Barnier, pourtant issus de la majorité sortante à laquelle appartenait le MoDem.
Maroquins ministériels
Mais une question taraude les troupes du Béarnais : comment peuvent-elles s’engager à participer au gouvernement Barnier sans connaître son programme ? « Nous n’irons pas à n’importe quelle condition », affirme la députée de la Nièvre, Perrine Goulet, pour qui « mener une politique de droite » serait une « ligne rouge ». Derrière ces exigences, la question sensible des maroquins ministériels. Pour les parlementaires du MoDem, il est hors de question que Les Républicains (LR) trustent les portefeuilles régaliens.
« Les Républicains n’ont pas la majorité absolue, ils ont 46 sièges [47 en réalité]. Personne n’imaginerait qu’à eux seuls ils préemptent les postes importants. Ce n’est pas la logique des choses », a prévenu Marc Fesneau, le président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, dénonçant une « droite qui parfois, pour certains d’entre eux, exprime un sentiment de domination ».
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