Près de 243.000 interruptions volontaires de grossesse ont eu lieu en France en 2023.
Une étude publie les chiffres selon les tranches d’âge, les départements et le type de procédure.
Les 25-29 ans sont particulièrement concernées.
Les recours à l’interruption volontaire de grossesse sont en hausse en 2023 avec 243.623 interventions, soit 8 600 de plus qu’en 2022. L’étude qui vient d’être publiée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) montre que ce chiffre correspond à 16,8 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, contre 16,4 ‰ en 2021 et 15,1 ‰ en 2020. La hausse observée en 2022 se poursuit donc après une nette baisse en 2020 et 2021 en lien avec la pandémie de la Covid 19.
Le taux de recours à l’IVG a augmenté dans toutes les classes d’âges, mais le plus élevé s’observe chez les 25-29 ans (près de 30 IVG pour 1000 femmes). Il atteint même un record historique, jamais atteint ces trente dernières années. Concernant les mineures, il est de 5,3 ‰ (+0,2 point depuis 2022).
La méthode médicamenteuse représente 79 % des IVG
Des disparités territoriales sont également mises en évidence par cette étude. Si les taux augmentent dans toutes les régions métropolitaines et les DROM sauf à Mayotte et en Guadeloupe, les différences sont marquées puisque les taux varient de 12,4 ‰ en Pays de la Loire à 23,3 ‰ en Provence-Alpes-Côte d’Azur en Métropole et entre 19,4 ‰ à Mayotte et 48,9 ‰ en Guyane pour les DROM. « En Guyane, les grossesses précoces sont plus fréquentes, en partie du fait d’une méfiance accrue par rapport à la contraception », dit le rapport de la DREES.
Le nombre d’IVG en établissement de santé reste stable (143 100), tandis que la progression hors établissement se poursuit, selon le rapport. Depuis 2005, les IVG médicamenteuses ont été autorisées en ville, puis en 2009 en centre de santé et centre de santé sexuelle. La méthode médicamenteuse représente 79% de l’ensemble des IVG : 48 % de ces IVG ont eu lieu en établissement de santé, 46 % en cabinet libéral et les 6 % restants en centre de santé ou centre de santé sexuelle.
En établissement de santé, trois IVG sur quatre ont lieu entre 5 et 9 semaines d’aménorrhée (SA). Après l’allongement de deux semaines de la durée légale pour les IVG réalisées en établissement de santé (de 14 à 16 SA), les IVG dites tardives, réalisées à partir de 12 SA, représentent 9,5 % de l’ensemble des IVG hospitalières. Parmi ces dernières, la part d’IVG concernées par l’allongement du délai légal est estimée à 2,5 % des IVG hospitalières, soit 1,5% du total des IVG. « L’allongement du délai légal de recours, en mars 2022, ne suffit pas à expliquer cette augmentation« , explique le rapport.