Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.
Le premier ministre britannique, Keir Starmer, a défendu devant le Parlement, mercredi 4 septembre, la décision de son gouvernement de suspendre certaines livraisons d’armes à Israël, suite aux critiques suscitées par cette annonce. « Nous continuerons, bien évidemment, de défendre le droit d’Israël à se défendre, mais il est important que nous soyons un Etat attaché au droit international », a déclaré M. Starmer, interpellé par le chef de l’opposition et ancien premier ministre Rishi Sunak lors de la séance hebdomadaire de questions à la Chambre des communes.
Londres a annoncé lundi la suspension d’une trentaine de licences d’exportation d’armes à Israël, sur un total de 350, évoquant les conclusions d’un examen légal qui a estimé qu’il existe « un risque » qu’elles soient utilisées en violation du droit humanitaire international dans le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza. « C’est un sujet difficile, je le reconnais, mais c’est une décision légale, pas une décision politique », a-t-il insisté. « Le cadre légal est clair (…) nous devons examiner les licences d’exportation d’armes » et « nous sommes arrivés à une conclusion légale claire », a-t-il encore expliqué pour justifier cette décision, critiquée par le gouvernement israélien et par des voix au sein de la communauté juive britannique et de l’opposition conservatrice.
L’attaque menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée. En représailles, Israël a lancé une offensive militaire sur Gaza qui a fait jusque-là au moins 40 861 morts, selon le ministère de la santé de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas. La majorité des morts sont des femmes et des mineurs d’après l’ONU.
L’Espagne continuera de « faire pression » sur Nétanyahou, promet le premier ministre
Pedro Sanchez, le premier ministre socialiste, a présenté, mercredi, les grandes orientations de sa politique pour l’année à venir à l’occasion de son discours de rentrée. M. Sanchez, dont le gouvernement a reconnu le 28 mai l’Etat de Palestine, en même temps que l’Irlande et la Norvège, a également annoncé que « le premier sommet bilatéral entre l’Espagne et la Palestine » aurait lieu « d’ici à la fin de l’année ».
« Nous allons continuer à appuyer le peuple gazaoui, à soutenir l’UNRWA [l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens], à faire pression sur [le premier ministre israélien Benyamin] Nétanyahou à la Cour pénale internationale », a-t-il déclaré. « Nous allons resserrer nos liens avec l’Etat palestinien que nous avons récemment reconnu », a poursuivi M. Sanchez, qui a précisé que le premier sommet bilatéral hispano-palestinien devrait donner lieu à la signature de « plusieurs accords de collaboration ».
Erdogan accueille Sissi à Ankara pour une visite de réconciliation
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accueilli mercredi à Ankara son homologue égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, pour une visite inédite visant à enterrer une décennie de brouille entre leurs deux pays. Mi-février, au Caire, MM. Sissi et Erdogan avaient acté l’ouverture d’une « nouvelle page » dans les relations entre leurs pays, brutalement rompues après l’arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2013.
« Outre les relations bilatérales, il y aura un échange de vues sur les questions régionales et mondiales actuelles, en particulier les attaques israéliennes contre Gaza et les territoires palestiniens occupés », a déclaré mardi le service de presse de la présidence turque dans un communiqué. La Turquie, qui a condamné Israël pour la guerre qu’elle mène contre le Hamas dans la bande de Gaza, a envoyé des grandes quantités d’aide aux Palestiniens en Egypte et a fait l’éloge des efforts humanitaires du Caire et de son rôle de négociateur dans les pourparlers de cessez-le-feu.
Le ministre de la sécurité nationale israélien s’oppose à la poursuite des négociations sur une trêve à Gaza
Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale, figure d’extrême droite et membre-clé de la coalition gouvernementale du premier ministre Benyamin Nétanyahou, s’est prononcé mercredi contre la poursuite des négociations en vue d’une trêve à Gaza visant à libérer les otages. « Un pays où l’on assassine six otages de sang-froid ne mène pas de négociations avec les assassins, mais met fin aux pourparlers, arrête le transfert de carburant et d’électricité et les écrase jusqu’à ce qu’ils s’effondrent », a écrit Itamar Ben Gvir sur X. Il faisait référence à la mort de six otages israéliens tués à bout portant, selon l’armée israélienne, dans un tunnel de la bande de Gaza.
Ces déclarations interviennent alors que les Etats-Unis ont estimé mardi qu’il était « temps de finaliser » un accord de trêve, après le refus de M. Nétanyahou de céder aux pressions sur ce dossier. Un des points d’achoppement est l’insistance de Benyamin Nétanyahou pour que les troupes israéliennes conservent le contrôle du couloir de Philadelphie, à la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, considéré par Israël comme un point de passage crucial pour fournir des armes au Hamas.
L’armée israélienne utilisera « toute la force » pour « éradiquer les organisations terroristes » en Cisjordanie occupée
L’armée israélienne poursuit son opération entamée il y a une semaine dans le nord du territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où au moins trente Palestiniens ont depuis été tués et 140 autres blessés, selon le ministère palestinien de la santé, contrôlé par l’Autorité palestinienne.
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Le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a déclaré mercredi que l’armée « éradiquait les organisations terroristes » en Cisjordanie occupée, menaçant d’utiliser « toute la force » nécessaire pour arriver à cet objectif, selon un communiqué de son bureau. M. Gallant a également expliqué avoir donné son accord pour que des frappes aériennes soient menées « là où c’est nécessaire, de manière à éviter de mettre en danger les soldats ».
Les incursions israéliennes sont quotidiennes en Cisjordanie occupée, théâtre de violences meurtrières, qui ont flambé depuis le début de la guerre à Gaza. Depuis octobre, au moins 661 Palestiniens y ont été tués, selon le ministère de la santé palestinien, et au moins 23 Israéliens, dont des soldats, ont été tués, selon des données officielles israéliennes.
Greta Thunberg arrêtée au Danemark lors d’une action propalestinienne
Greta Thunberg et un groupe de militants ont été arrêtés mercredi après avoir occupé un bâtiment de l’université de Copenhague pour appeler au boycott des universités israéliennes, rapportent les médias danois. La militante écologiste de 21 ans apparaît sur les images du quotidien Ekstra Bladet portant un keffieh noir et blanc sur les épaules, escortée hors du bâtiment par la police. Greta Thunberg a publié de son côté sur Instagram des photos de la police antiémeute entrant dans un bâtiment où le groupe Les Etudiants contre l’occupation manifestait.
Les six personnes qui avaient été interpellées ont été libérées quelques heures plus tard, a déclaré un porte-parole de la police, et des vidéos publiées par Ekstra Bladet montrent Greta Thunberg sortant du commissariat de police.