Le président tchèque, Petr Pavel, a chargé le milliardaire pro-Trump Andrej Babis, dont le parti ANO était arrivé en tête des législatives début octobre, de former le nouveau gouvernement du pays, a annoncé son cabinet, lundi 27 octobre. « Le président de la République attend d’Andrej Babis qu’il présente une composition du gouvernement qui n’affaiblisse en aucune manière les principes de notre Etat démocratique, incarnés dans la Constitution de la République tchèque », a ajouté le cabinet dans un communiqué.
M. Babis a entamé des négociations avec le parti d’extrême droite SPD et le parti de droite La Voix des automobilistes pour former un gouvernement, car ANO, qui avait obtenu 34,5 % des voix aux élections, ne dispose pas de la majorité au Parlement, avec 80 sièges sur 200. Le SPD a obtenu 15 sièges et La Voix des automobilistes, 13 sièges.
Risques de conflit d’intérêts
« Nous nous réunirons à nouveau mercredi et poursuivrons les discussions sur la déclaration de programme », a déclaré M. Babis à des journalistes lundi, avant d’expliquer sur X qu’il espérait aboutir à la formation d’un gouvernement « au plus tard à la mi-décembre ». « Nous devons maintenant finaliser l’accord de coalition et le programme, et dès que ces documents seront prêts, nous discuterons de la composition du gouvernement. »
Le SPD réclame un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne, ce que M. Babis a exclu. Les trois partis s’accordent en revanche pour vouloir réduire l’aide accordée à l’Ukraine.
La présidence tchèque a souligné qu’avant d’être officiellement nommé à la tête du gouvernement, Andrej Babis devait se mettre en conformité avec la loi pour résoudre les risques de conflit d’intérêts avec ses activités d’homme d’affaires. « Andrej Babis a assuré au président qu’il présenterait publiquement la solution à la question du conflit d’intérêts avant sa nomination éventuelle au poste de premier ministre », a précisé le cabinet du président.
M. Babis, 7e fortune du pays, selon Forbes, avec 3,9 milliards de dollars, a par le passé été accusé de confondre ses intérêts personnels avec ceux du pays. A la tête d’un conglomérat chimique et alimentaire, il doit être jugé pour fraude aux subventions européennes.
Son retour au pouvoir pourrait signifier un rapprochement avec la Hongrie et la Slovaquie, qui ont refusé toute aide militaire à l’Ukraine et entravent les sanctions contre la Russie. M. Babis a cofondé avec le premier ministre nationaliste hongrois, Viktor Orban, le groupe parlementaire eurosceptique Patriotes pour l’Europe, et le premier ministre hongrois l’a félicité samedi, saluant « une bonne nouvelle pour l’Europe ».







