Les Insoumis estiment qu’en décidant de ne pas voter la censure du gouvernement le Parti socialiste s’est exclu du Nouveau Front populaire.
Or, les socialistes considèrent toujours faire partie de l’alliance de gauche et être prêts à s’unir avec elle pour faire barrage à l’extrême droite.
Les écologistes, alliés de LFI et du PS, refusent également de voir dans ce nouveau désaccord la mort du NFP.
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Le gouvernement de François Bayrou
Le Nouveau Front populaire est-il mort ? Ce lundi 3 février, la question a été posée à tous les invités des matinales, au lendemain de la décision des socialistes de ne pas voter les motions de censures déposées contre le gouvernement de François Bayrou. « Le NFP est réduit d’un parti. Il va nous falloir vérifier qui y demeure et comment fonctionner », « le signal donné aujourd’hui ne peut pas être nié », a d’ailleurs écrit quelques minutes après Jean-Luc Mélenchon dans une note de blog, quand d’autres insoumis ont traité les socialistes de « traitres ».
Ce mardi, plusieurs membres du parti ont essayé de calmer un peu le jeu, tout en se montrant d’accord sur le fond avec l’ancien député des Bouches-du-Rhône. « On a été élus sur un programme, et le programme dans les premières lignes explique que nous sommes les opposants farouches du macronisme. Ce n’est pas pour permettre qu’un budget totalement macroniste continue à se perpétuer. Donc les socialistes, en ne votant pas la censure, (…) de facto ils ne sont plus dans l’opposition. Ils sont dans un soutien sans participation au gouvernement, donc c’est une forme de trahison vis-à-vis du NFP », a expliqué le député LFI et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale Eric Coquerel sur RTL.
24 heures pour se « ressaisir »
Sur TF1, la vice-présidente de l’Assemblée Clémence Guetté a esquivé la question relative à la mort du NFP en appelant les socialistes à se « ressaisir » dans les 24 heures et à voter la censure du gouvernement. « Le Nouveau Front populaire ce sont les députés qui sont engagés sur un programme et des propositions. Donc on va avoir les insoumis, les écologistes, les communistes qui vont voter ces motions de censure et puis les socialistes qui feront chacun en leur âme et conscience », a-t-elle déclaré.
NFP : « On est censé être d’accord sur l’orientation pour le pays (…) Nous avons encore 24H pour espérer que les socialistes votent en leur âme et conscience », @Clemence_Guette qui lance un appel aux députés PS « c’est vraiment le moment de se ressaisir » #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/KUfxdLX6FS — TF1Info (@TF1Info) February 4, 2025
Du côté des principaux concernés, on se refuse à considérer l’alliance de gauche comme morte. « Le Nouveau Front populaire il est né (…) d’une volonté, celle de faire battre l’extrême droite. (…) Moi ce que je souhaite c’est qu’à chaque fois que la menace de l’extrême droite est là, quand elle existe, quand on prend le risque de la voir gouverner, il faut que la gauche sache se rassembler », a répondu le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure sur France Inter.
« Le NFP n’appartient pas à Jean-Luc Mélenchon », avait rétorqué lundi le secrétaire général du PS Pierre Jouvet à l’AFP, déplorant des déclarations qui « n’impressionnent plus personne et ne servent pas la gauche et les écologistes ». Il a assuré que son parti poursuivra « le chemin du rassemblement nécessaire pour créer l’alternance dans notre pays ». « Nos alliances ne sont pas remises en cause, le rassemblement de la gauche n’est pas remis en cause », avait aussi indiqué à TF1info le député socialiste Guillaume Garot lundi.
Une ligne sur laquelle semblent également se positionner les écologistes. « Quand j’entends mon collègue Jean-Luc Mélenchon hurler toute la journée que si c’est ça, c’est la fin du NFP, c’est terminé pour toute la vie, je ne trouve pas ça malin non plus parce qu’en réalité soit on explique que c’est la fin du NFP parce que c’est ce qu’on veut en réalité, soit on a décidé qu’il fallait que le NFP survive, surmonte, et si on décide tous qu’on surmonte eh ben on surmonte », a-t-elle estimé sur RTL, assurant qu’elle faisait le choix de « respecter » la décision prise par les socialistes en Bureau national.