Trois-zéro. L’équipe de France masculine de rugby s’est à nouveau inclinée (29-19) face aux All Blacks, samedi 19 juillet, au Waikato Stadium d’Hamilton (Nouvelle-Zélande). Les deux précédents tests-matchs s’étaient achevés par deux défaites pour les Bleus de Fabien Galthié : 31-27, le 5 juillet, à l’issue d’un match où le XV bis aligné par Fabien avait étonné, et 43-17, une semaine plus tard, lors d’une rencontre où les Français avaient été dépassés 50 % du temps. « On a été courageux, mais, à ce niveau, ça ne suffit pas, a estimé Théo Attissogbe, à l’issue du match, au micro de Canal+. Il faut être réalistes, on repart avec trois défaites. »
Ce troisième acte a pourtant très bien commencé pour les Bleus, qui jouaient en blanc ce samedi, dans la fraîcheur (9 degrés) de l’hiver austral. Dès la 8e minute de jeu, Nolann Le Garrec, le futur demi de mêlé de La Rochelle, parachevait le travail de sape de ses avants, se frayant en filou un chemin vers l’essai à travers la défense des Blacks (0-5). Egalement chargé des transformations, Le Garrec – l’un des deux seuls joueurs, avec Théo Attissogbe, à avoir été titularisé lors des trois tests-matchs – ajoutait deux points de plus au score des Français d’un coup de pied assuré (0-7).
L’affaire semblait encore mieux engagée à la 20e, quand l’équipe néo-zélandaise, fautive, offrait une pénalité – et trois points de plus – au pied de Le Garrec (0-10). Mais face aux Blacks, le confort et le contrôle n’existent à peu près jamais. Ce que l’ailier Will Jordan se chargeait de rappeler rapidement en profitant d’une mauvaise position des arrières français pour inscrire, à la course, un essai, transformé ensuite par Damian McKenzie (7-10, 22e).
Les Bleus adroits au pied
Exploitant chaque petite faille dans le jeu des Néo-Zélandais, et grâce aux ballons récupérés par leurs avants, les Bleus, très adroits au pied, prenaient de l’avance au tableau d’affichage (10-19), grâce à un drop d’Antoine Hastoy (24e) et à deux pénalités de Le Garrec (34e et 37e). Un petit affront rapidement effacé par les Blacks : essai en force d’Anton Lienert-Brown, transformé ensuite par McKenzie (17-19, 40e + 3).
Avec ce léger avantage à la mi-temps, la seconde période s’annonçait brûlante. Au retour des vestiaires, les All Blacks se montraient féroces et mettaient la pression sur la défense française. Et à la 59e, Léo Barré, en difficulté à plusieurs reprises, se faisait chipper un ballon que Du’Plessis Kirifi se chargeait d’aplatir dans l’en-but (22-19).
A ce stade de la partie, tous les espoirs restaient autorisés pour les Bleus, malgré la domination territoriale des Néo-Zélandais. Mais le rêve d’un succès face aux Blacks à l’extérieur s’envolait définitivement à la 76e, quand Brodie McAlister, bien servi par Jordie Barret, inscrivait un nouvel essai, transformé dans la foulée par McKenzie (29-19).
Après une bonne première période, le XV de France a commis « trop de fautes », a estimé l’avant lyonnais Mickaël Guillard en deuxième mi-temps. « A force de subir, on prend des points », a poursuivi le joueur sur Canal+. « On leur a donné du fil à retordre, a estimé de son côté Gaël Fickou, capitaine des tricolores lors de cette tournée. On arrive à accrocher deux fois les Blacks, avec une équipe assez novice. Mentalement, on a été très dignes et forts. »
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L’état d’esprit de cette équipe de France privée de ses meilleurs éléments, laissés au repos, restera comme l’un des aspects positifs de ces tests-matchs. Mais il faudra attendre quelques années de plus pour que les Bleus signent le cinquième succès de leur histoire en Nouvelle-Zélande. Ce genre de performance ne se produit qu’une fois tous les quinze ans, environ. Les précédents remontent à 1979, 1994 (deux victoires) et 2009.