L’installation du gouvernement de Michel Barnier prendra plus de temps que prévu. Initialement envisagée pour cette semaine, elle sera effective « la semaine prochaine », a annoncé le nouveau premier ministre, mercredi 11 septembre.
Nommé à Matignon le 5 septembre par Emmanuel Macron, avec pour mission de constituer un « gouvernement de rassemblement », Michel Barnier « veut donner du temps au temps », affirme son entourage. Après une première semaine consacrée à recevoir les présidents des groupes parlementaires et des partis de droite et de la coalition présidentielle, il verra ou appellera, à partir de samedi, les personnalités pressenties pour composer son exécutif.
A ce stade cependant, cette « équipe nouvelle » qui irait, selon le vœu du chef de l’Etat, des sociaux-démocrates à la droite républicaine, est loin de poindre à l’horizon. Alors que l’ancien commissaire européen souhaite le gouvernement « le plus large possible » et se prétend prêt à accueillir des « gens de gauche », le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, refuse de rencontrer le premier ministre avant que ce dernier prononce sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, et il exclut sans surprise toute participation à l’exécutif ; tout comme ses propres opposants au PS.
Le maire (PS) de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Karim Bouamrane a indiqué, mercredi, avoir décliné une proposition d’entrer au gouvernement. « Pour moi, ça serait de la compromission (…) On se retrouve avec un premier ministre de droite validé par le Rassemblement national [RN], un premier ministre sous tutelle », a-t-il expliqué sur Franceinfo.
La présidente (PS) de la région Occitanie, Carole Delga, prévient qu’elle ne « participerait pas à un gouvernement qui ne respecte pas le vote des Français ». L’ancien socialiste François Rebsamen, rallié à Emmanuel Macron depuis la présidentielle de 2022, indique qu’il ne sera « jamais ministre d’un gouvernement en liberté surveillée par le RN ».
Barnier à la recherche d’une assise au Palais-Bourbon
Seule l’ancienne candidate à la présidentielle, Ségolène Royal, a fait une offre de service sur le plateau de BFM-TV. Mais la présence dans le gouvernement d’une personnalité de gauche, aussi éminente soit-elle, qui ne serait pas soutenue par le PS, présente peu d’intérêt pour le nouveau chef du gouvernement, à la recherche d’une assise à l’Assemblée nationale.
Même le groupe centriste Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) au Palais-Bourbon entend « rester dans l’opposition, avec une démarche constructive », a déclaré son président, Stéphane Lenormand. Le gouvernement Barnier devrait donc reposer sur une frêle « majorité » de 213 députés, et rester à la merci d’une motion de censure votée par la gauche et l’extrême droite.
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