
Léa Gruyer, enseignante-chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’université Grenoble-Alpes, a soutenu en 2025 une thèse sur les influenceurs alimentaires. Elle décrypte ici un univers où se mêlent quête d’authenticité, modèle économique précaire et influence sociale.
Qui sont les créateurs de contenu « food » sur les réseaux sociaux ?
C’est une catégorie d’influenceurs très hétérogène. On trouve d’abord tous ceux que j’appelle les « amateurs ». Ils n’ont pas de formations spécifiques en alimentation mais une passion ou une activité qui les a menés à évoquer leur rapport à la nourriture sur les réseaux, et pour certains à en tirer rapidement des revenus. Beaucoup parlent de cuisine healthy sous le prisme de la santé. D’autres, amateurs de fitness, plutôt de nutrition orientée vers des objectifs sportifs. D’autres encore partagent leurs « bons plans » ou dégustations de produits et restaurants… Tous ces « amateurs » défendent une proximité et une authenticité avec leur public très valorisées par les plateformes.
Et puis il y a de l’autre côté les « professionnels », moins nombreux : métiers de bouche, producteurs, journalistes, médecins ou diététiciens. Ils utilisent les réseaux comme vitrine ou comme outil de vulgarisation, cherchent à maintenir une crédibilité scientifique ou une expertise artisanale, et se font parfois le relais des discours de santé publique.
Il vous reste 68.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

