Un rassemblement de soutien aux otages français Olivier Grondeau (libéré depuis en mars), Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran, à Paris, le 1er février 2025.

Il est près de midi, à Téhéran, le 23 juin, quand Cécile Kohler entend une première détonation. Retentit le bruit d’une deuxième puis d’une troisième. Les murs de la minuscule cellule de la prison d’Evin, où la professeure de lettres vit enfermée depuis trois ans, tremblent. A quelques mètres, dans le département des hommes, Jacques Paris, son compagnon de 72 ans arrêté comme elle en mai 2022, s’affole du sort de ses codétenus blessés par des éclats d’obus et de verre. Puis c’est la cohue, l’affolement. Les geôliers regroupent les prisonniers politiques de la section 209, les attachent deux par deux et orchestrent leur transfert vers le centre pénitentiaire de Téhéran-Bozorg, dans le sud de la capitale, alors que les bombes israéliennes continuent de tomber sur la ville. « J’ai cru mourir », racontera Cécile Kohler au chargé d’affaires de l’ambassade de France en Iran lors d’une visite consulaire accordée une semaine plus tard, le 1er juillet. Depuis les frappes israéliennes, leur lieu réel de détention est inconnu.

Terrorisée par ces frappes, la femme de 40 ans ne dort plus ou si peu. « Chaque nuit, elle entend des détonations », raconte sa sœur, Noémie Kohler, jointe par téléphone. Bruits fantômes ou tirs réels ? Sa famille vit dans l’angoisse et le brouillard. Après trois ans de détention, Cécile Kohler et Jacques Paris ont été inculpés fin juin par un tribunal révolutionnaire d’ « espionnage pour le compte du Mossad [services secrets israéliens] », de « complot en vue de renverser le pouvoir » et « de corruption sur terre ». Des accusations passibles de la peine de mort. La libération ? « On n’y croit plus », soupire Noémie Kohler. A ce couple d’otages s’ajoute désormais Lennart Monterlos, un cycliste franco-allemand de 18 ans, arrêté « pour un délit », a admis le ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghtchi, dans un entretien au Monde, le 10 juillet, sans donner plus de précisions. Selon nos informations, la France compte un quatrième ressortissant récemment arrêté en Iran, sur lequel ni le régime ni les autorités françaises ne livrent de détails.

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