Le 2 décembre 2008, à Patnów, à environ 80 kilomètres à l’est de Poznan.

Toute blanche cerclée d’anneaux rouges, la tour haute de 63 mètres et d’un diamètre de 24 mètres se détache dans le ciel gris et froid de cette fin novembre, à Poznan. L’accumulateur de chaleur, sorte de citerne géante, peut contenir jusqu’à 24 000 mètres cubes d’eau chauffée à plus de 90 degrés, soit près du tiers du volume du système de chauffage de cette ville de 560 000 habitants située dans l’ouest de la Pologne.

Avec deux turbines à gaz et une chaudière à biomasse, c’est l’une des pièces majeures de la centrale thermique dans le nord de la ville, exploitée par Veolia depuis 2002. Le géant français de l’eau et des déchets (215 000 salariés dans 56 pays, 44,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024) veut faire de ce site la vitrine de la décarbonation de ses activités en Europe centrale. Il a inauguré, mardi 25 novembre, cette centrale dite de « cogénération multi-énergies », lors d’une visite de presse à laquelle Le Monde a participé.

Comme de nombreuses centrales thermiques en Pologne, celle de Poznan fonctionne au charbon, une énergie à l’impact environnemental désastreux. Avec la nouvelle installation, Veolia a abaissé la part d’utilisation de houille à « moins de 55 % ». Une nouvelle diminution « à moins d’un tiers » est prévue en 2026, puis son abandon total en 2030. Le charbon est remplacé par du gaz, complété par de la biomasse locale et la récupération de la chaleur dite « fatale » de sites industriels voisins (une fonderie de Volkswagen et un data center). Dans un second temps, le groupe compte sur la géothermie pour se passer de gaz à horizon 2050 et avoir un système de chauffage urbain 100 % non fossile.

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