A défaut de mettre tout de suite un pied à Matignon, la droite a défilé à l’Elysée, lundi 2 septembre, pour échanger avec Emmanuel Macron. Le président de la République a reçu, dans l’ordre, Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand et Gérard Larcher. L’ancien chef de l’Etat et le président de la région Hauts-de-France défendent l’idée d’un premier ministre issu des rangs du parti Les Républicains (LR), quand le président du Sénat s’était lui-même exclu de la course, en juillet. Emmanuel Macron « nous a mis dans le pétrin, et c’est à lui de nous en sortir ! », déclarait alors Gérard Larcher.
Deux mois plus tard, la France attend toujours de connaître le nom de son premier ministre. Samedi, dans un entretien au Figaro, Nicolas Sarkozy qualifiait de « bon choix » la candidature de Xavier Bertrand et torpillait celle du socialiste Bernard Cazeneuve, « un homme de qualité », mais « qui, hélas, porte, sans doute de façon un peu injuste, la tunique d’un hollandisme finissant ».
Rien de nouveau sous le soleil de septembre : Nicolas Sarkozy plaide depuis des mois pour un premier ministre de droite. Souvent dans le désert, du côté des Républicains, où son « macronisme » agace. Laurent Wauquiez a encore acté son différend à ce sujet avec lui récemment. Le président du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale exclut plus que jamais de participer à une coalition gouvernementale. Pour l’instant, les troupes semblent solidaires de leur nouveau chef. Mais certains « macroncompatibles » commencent à faire entendre leur différence, comme Nicolas Forissier : « Rester sur le pas de la porte quand il s’agit de sortir le pays de l’ornière, c’est la meilleure façon de nous marginaliser », avance le député de l’Indre et proche de Nicolas Sarkozy.
« Calculs politiques »
Officiellement, le groupe reste sur la ligne tracée par M. Wauquiez avec son « pacte législatif », présenté en juillet. A savoir des mesures de fond, sur lesquelles la droite accepte de travailler avec un futur exécutif, mais sans participer pour autant à une coalition gouvernementale. Et encore moins revendiquer Matignon pour un parti arrivé cinquième en nombre de députés lors des dernières élections législatives, les 30 juin et 7 juillet. « J’aimerais bien avoir un premier ministre de droite, mais ce n’est pas possible, explique la députée de Savoie Emilie Bonnivard. Cela serait compliqué démocratiquement et mathématiquement aussi. Il y aurait très vite une motion de censure votée par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national. »
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