- Le Havre et Toulouse se sont neutralisés (0-0), dimanche 2 novembre, dans le cadre de la 11e journée de Ligue 1.
- Cette rencontre a été marquée par un geste d’humeur d’Aron Dønnum.
- Le club doyen et son entraîneur Didier Digard accusent même le Norvégien d’un signe raciste.
On ne retiendra pas grand-chose de ce Toulouse-Le Havre (0-0). Dans le jeu en tout cas. Mais ce match de la onzième journée de Ligue 1 s’est tristement distingué pour une autre raison, avec un geste controversé d’Aron Dønnum. Dans le temps additionnel, après un duel avec le défenseur Simon Ebonog, le piston norvégien a agité le bras devant son nez, en regardant fixement son vis-à-vis. « Si on dit que c’est pas pour du racisme c’est quoi ? C’est juste dire à mon joueur qu’il pue ? »
, s’insurge l’entraîneur du club doyen, Didier Digard.
« De là où certains gens viennent, on sait très bien ce que ça veut dire. Je prends un carton jaune sur véhémence ? On n’est pas sur le bon chemin »
, déplore le technicien, averti après coup par l’arbitre Jérémy Stinat. « Le laisser passer, me sanctionner parce que je l’ai dénoncé, on ne s’attaque pas au bon problème »
, juge-t-il encore, évoquant « au minimum une insulte à (son) joueur »
.
Un geste « dégueulasse »
L’ancien joueur du PSG n’explique pas le geste du joueur du « Téfécé ». « Peut-être qu’il
(Dønnum, ndlr) a pété les plombs, peut-être qu’il ne s’est pas rendu compte, je ne suis pas dans sa tête et je ne veux pas interpréter. Moi, ma question c’est comment on laisse passer cet événement, comment on le tolère, à l’heure où on utilise la VAR pour un but »
, souligne-t-il. « Le foot, c’est fantastique, mais pour partager, communier, pas pour ça. Ça, c’est dégueulasse »
, souffle-t-il encore.
Dans la soirée, le club normand a réagi et apporté son soutien à son entraîneur. « Le HAC condamne fermement le geste dont a été victime son joueur, Simon Ebonog, à la 91e minute du match Toulouse FC – HAC ce dimanche. Un geste évoquant des relents… mais qui en est lui-même empreint et qui, de façon surprenante, ne fut aucunement sanctionné »
, fustige-t-il dans un communiqué. La formation créée en 1872 estime que le « geste dont fut victime Simon Ebonog n’a simplement pas sa place sur un terrain de football, ni ailleurs »
et réclame une « sanction »
contre le Scandinave.
Le HAC condamne fermement le geste dont a été victime son joueur, Simon Ebonog, à la 91e minute du match Toulouse FC – HAC ce dimanche. Un geste évoquant des relents… mais qui en est lui-même empreint et qui, de façon surprenante, ne fut aucunement sanctionné. Seuls les faits… pic.twitter.com/8W74hLdOfG — Havre Athletic Club ⚽️ (@HAC_Foot) November 2, 2025
Des accusations « infondées » ?
De son côté, Toulouse « condamne avec la plus grande fermeté les accusations infondées et particulièrement graves portées à l’encontre d’Aron Dønnum, ainsi que l’instrumentalisation du geste en question »
. Rappelant son engagement contre « toutes les formes de discrimination »
, l’équipe haute-garonnaise martèle que « rien ne saurait justifier de telles allégations, qui portent atteinte à l’intégrité du joueur et à l’image de notre club »
.
Le Toulouse Football Club condamne avec la plus grande fermeté les accusations infondées et particulièrement graves portées à l’encontre d’Aron Dønnum, ainsi que l’instrumentalisation du geste en question. Rien ne saurait justifier de telles allégations, qui portent atteinte à… pic.twitter.com/8ExqoN40k2 — Toulouse FC (@ToulouseFC) November 2, 2025
Le principal intéressé, lui-même, dément tout geste raciste. « C’est fou de dire que je suis raciste. Il s’approche de moi, je peux sentir son haleine et elle sent mauvais, cela n’a rien à voir avec du racisme »,
se justifie-t-il en zone mixte, se disant attristé par la situation. « Ce n’est pas la première fois que je fais ça et je sais que beaucoup de mes coéquipiers l’ont déjà fait: c’est fou de dire que c’est un geste raciste »
, conclut-il.
Après 11 journées, Le Havre, 11e avec 13 points, talonne Toulouse (15 unités), qui pointe à la 9e place de Ligue 1.

