Un incendie, dont l’origine reste inconnue, s’est déclaré, jeudi 11 juillet à la mi-journée, en haut de la flèche de la cathédrale de Rouen, en Seine-Maritime, avant d’être rapidement « maîtrisé » par les pompiers, qui ont officiellement déclaré le feu « éteint » vers 17 heures.
A ce stade, aucun dégât majeur n’a été signalé dans l’édifice religieux, dont « l’intérieur a été préservé, notamment les œuvres », s’est félicitée la ministre de la culture, Rachida Dati, venue sur place à la demande du président Emmanuel Macron.
Selon la préfecture de Seine-Maritime, ce sont les ouvriers sur place qui ont donné l’alerte et tenté de contrer le départ de feu avant l’intervention des pompiers. « Les six ouvriers travaillant dans l’enceinte de la cathédrale ont été évacués et pris en charge pour des vérifications et examens d’usage », a précisé la préfecture dans un communiqué. Selon les pompiers, trois de ces ouvriers ont inhalé légèrement des fumées.
Les travaux en cours sur la flèche, en fonte et haute de 151 mètres, constituent la phase finale d’une réfection générale de la cathédrale, qui a commencé en 2015.
« Les éléments qui étaient en combustion à notre arrivée sont des éléments de plastique de chantier », a expliqué le directeur du Service départemental d’incendie et de secours 76 (SDIS), Stéphane Gouezec. L’incendie avait été rapidement « maîtrisé », mais il fallait d’abord inspecter « tous les points chauds » avant de le déclarer officiellement éteint, avait-il précisé. « Le potentiel calorifique est relativement réduit puisque l’ensemble de la structure est une structure métallique, les seules parties pouvant brûler (…) sont des planchers » de la base de travail située à 120 mètres de haut, avait poursuivi M. Gouezec.
La flèche inaugurée en 1876
Le procureur de Rouen, Frédéric Teillet, a rapporté qu’une enquête était « en cours pour déterminer les causes de l’incendie », qui « sont très probablement accidentelles ».
La structure de l’édifice n’est pas touchée. Et « il n’a pas été nécessaire d’évacuer, ni l’intérieur, ni les abords », a déclaré Mme Dati aux journalistes près de la cathédrale gothique.
« A l’intérieur de la cathédrale, (…) vingt-huit œuvres d’art ont été retirées préventivement (…) sous le contrôle de l’architecte des bâtiments de France afin de limiter tout risque de détérioration en cas de contact avec des eaux d’extinction », a souligné la préfecture.
La ministre de la culture a rappelé les plans de prévention qui ont été impulsés en France pour sécuriser les cathédrales « propriétés de l’Etat » après l’incendie qui avait ravagé Notre-Dame-de-Paris en 2019. Selon elle, soixante-six cathédrales ont bénéficié de ces plans, avec notamment l’installation de colonnes sèches (pour permettre aux pompiers d’utiliser des lances à incendies) et de systèmes de détection d’incendie.
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La flèche de la cathédrale de Rouen a été inaugurée en 1876 en remplacement de la précédente, détruite lors d’un incendie en 1822. Le choix de la fonte comme unique matériau de la structure est, en fait, peu adapté : ce dernier « se révèle à l’usage, cassant et insuffisamment souple pour faire face aux sollicitations des intempéries », comme le décrit la direction régionale des affaires culturelles dans une présentation du chantier. Des signes de détériorations sont détectés dès 1939, et un premier chantier de rénovation est lancé en 1974, sans aboutir. Les travaux en cours visaient à les mener à leur terme.