Un serpent de brique et de béton, qui s’étend sur près de 500 mètres de long, et dont la chaleur oscille entre 40 et 60 °C, dans un bruit de fond permanent qui atteint les 80 décibels. En son cœur, 1 500 tonnes de matières sont en fusion, à une température pouvant grimper jusqu’à 1 600 °C, pour produire du verre destiné au secteur du bâtiment. Le four de l’entreprise Eurofloat, installée avec ses 200 salariés à Salaise-sur-Sanne (Isère), à 60 kilomètres de Lyon, délivre 220 000 tonnes de verre chaque année.
Détenu par Saint-Gobain Glass, la filiale vitrage de Saint-Gobain, le géant mondial des matériaux de construction, et le groupe indépendant familial Riou Fiat Glass, le site émet également quelque 100 000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an, pour une consommation énergétique de 380 gigawattheures (GWh) dont la quasi-totalité (340 GWh) est constituée de gaz naturel utilisé pour alimenter le four.
Pour la première fois en Europe, l’industriel a expérimenté, ces derniers mois, l’incorporation de gaz vert – du biométhane produit localement – à son processus de fabrication. Objectif : réduire ses émissions carbonées de 80 %. Fin août, GRDF, le principal distributeur de gaz en France, a d’abord injecté du biométhane dans le réseau de distribution régional autour de la verrerie, qui peut-être saturé les week-ends d’été, faute de consommation. Un premier test réussi, suivi d’un second, en octobre, avec la livraison par Methagora, une société lyonnaise experte en méthanisation agricole, de quatre camions-citernes transportant du biométhane jusqu’au site d’Eurofloat.
Il vous reste 72.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
