Après de longues semaines d’attente, Michel Barnier a été nommé Premier ministre ce jeudi 5 septembre.
Membre des Républicains, gaulliste convaincu, il est notamment connu pour son parcours au sein des instances européennes.
À 73 ans, il a été chargé par Emmanuel Macron de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays ».
Suivez la couverture complète
Michel Barnier nommé Premier ministre après 51 jours d’attente
Il est le nouveau locataire de Matignon. Deux mois après les élections législatives anticipées qui ont plongé la France dans une crise politique sans précédent, Emmanuel Macron a décidé de nommer Michel Barnier au poste de Premier ministre pour succéder à Gabriel Attal.
Âge de 73 ans, celui qui se définit comme gaulliste est surtout connu pour son engagement au niveau européen. Un « vieux routier » de la politique, élu pour la première fois en 1973, à 22 ans seulement.
Négociateur en chef du Brexit
Lancée il y a plus de 50 ans, sa carrière est marquée par les fonctions qu’il a occupées à Bruxelles. D’abord commissaire européen à la Politique régionale entre 1999 et 2004, il sera ensuite élu quelques mois député européen entre juillet 2009 et février 2010, un poste qu’il a quitté pour redevenir commissaire, cette fois-ci au Marché intérieur et aux Services. Enfin, de 2016 à 2019, Michel Barnier a dû gérer l’épineux dossier du Brexit, en tant que négociateur en chef chargé de la préparation des relations futures entre l’Union européenne et le Royaume-Uni.
Au niveau national, il a successivement été ministre de l’Environnement, des Affaires européennes, des Affaires étrangères et de l’Agriculture, sous les gouvernements Balladur, Chirac, Raffarin et Fillon. Il a notamment donné son nom à la loi Barnier qui renforce la protection de l’environnement. Également impliqué dans la vie politique de sa région natale, il avait largement soutenu la candidature d’Albertville aux Jeux olympiques d’hiver de 1992, alors président du Conseil général de Savoie.
Objectif : échapper à une motion de censure
Père de trois enfants, il tente de se présenter à l’élection l’élection présidentielle de 2022 mais ne termine qu’en troisième position lors de la primaire des Républicains, rassemblant 23,9% des votes des adhérents. L’une des mesures phares de son programme à l’époque : un « moratoire » sur l’immigration.
Après la défaite de Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle, il appelle à voter Emmanuel Macron, dont il avait réclamé l’appui au moment de briguer le poste de président de la Commission européenne.
Loué par ses soutiens pour sa stature et sa fidélité, cette personnalité expérimentée a maintenant un nouveau défi : sortir de la crise politique née de la dissolution de l’Assemblée nationale. Avec l’objectif fixé par Emmanuel Macron de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays », tout en évitant une éventuelle motion de censure.