Microsoft parle d’un « ajustement » : jeudi 1er mai, le prix de ses consoles Xbox et de leurs manettes a été revu à la hausse dans le monde entier. En Europe, tous les modèles de Xbox Series voient ainsi leur prix augmenter de 50 euros : la Xbox Series S est désormais vendue à partir de 350 euros et la Xbox Series X, 600 euros.
« Le prix de certains de nos nouveaux jeux first-party [les jeux développés par les filiales de Microsoft] seront ajustés à hauteur de 79,99 dollars [+ 14 %] à partir des fêtes de fin d’année », a également annoncé l’entreprise, qui avait déjà augmenté le prix de certains de ses jeux en 2023, les faisant passer de 60 à 70 dollars aux Etats-Unis – de 70 à 80 euros en Europe.
Ces changements, qualifiés de « difficiles » par Microsoft, « ont été décidés après mûre réflexion, compte tenu des conditions de marché et de l’augmentation du coût de développement » des consoles et des jeux. Même si la société n’en a pas fait directement mention, l’ombre des droits de douane imposés par Donald Trump aux partenaires commerciaux des Etats-Unis pèse sur le secteur des jeux vidéo : les consoles Xbox sont fabriquées pour l’essentiel en Chine, à qui le gouvernement Trump a appliqué des tarifs douaniers de 145 % sur de nombreux produits.
Le précédent Sony
Avant cette génération de consoles, lancée à la fin de 2020, il était peu commun de voir un fabricant de consoles relever ses prix, le modèle dominant consistant jusqu’alors à faire, au contraire, baisser le facture au fil du cycle de vie. A l’été 2022, Sony, concurrent de Microsoft sur le marché des consoles « haut de gamme », avait cependant créé un précédent en revoyant à la hausse le prix de sa PlayStation 5. Une décision inédite qui avait alors épargné les Etats-Unis.
Il y a deux semaines, l’entreprise japonaise a de nouveau augmenté le tarif de ses machines, du moins en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Océanie, justifiant cette décision par « un environnement économique difficile, notamment en raison d’une inflation élevée et des taux de change fluctuants ». Le modèle le moins cher de PlayStation 5, qui est aussi assemblée pour l’essentielle en Chine, est désormais vendu pour 500 euros en Europe.
Il y a un mois, c’est Nintendo, troisième des principaux consoliers mondiaux, qui avait surpris le public au moment d’annoncer le tarif de sa Switch 2, dont la mise sur le marché est prévue pour le 5 juin. Le « prix conseillé » de cette console sera en effet de 470 euros : un record, du moins en France, pour les consoles de la marque. La première Switch avait, en effet, été mise en vente à 330 euros en 2017. Il faut remonter à la NES, lancée en France en 1987 au tarif de 1 490 francs (444 euros, ajusté à l’inflation), pour retrouver un prix comparable chez le constructeur japonais.
A la fin du mois d’avril, Nintendo, qui fabrique la plupart de ses consoles au Vietnam, se félicitait cependant que 2,2 millions de précommandes de la Switch 2 avaient été passées, dépassant ainsi les attentes du groupe. Celui-ci s’attend ainsi à devoir faire face à des ruptures de stock.