Le Croissant-Rouge a dénoncé cette semaine les circonstances de la mort de quinze de ses secouristes tués par des soldats israéliens.
Tsahal et le Hamas opposent des versions contradictoires autour de cette attaque.
Des images contredisent la version des soldats qui racontent avoir ouvert le feu sur des véhicules suspects, sans phares ni signaux d’urgence.
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Israël et le Hamas en guerre
Voilà deux semaines, que les bombardements et l’offensive terrestre israélienne ont repris à Gaza. Et depuis samedi, une vidéo embarrasse Israël, autour des circonstances de la mort de quinze de secouristes en mars dernier. Apparemment filmée depuis l’intérieur d’un véhicule en mouvement, elle montre un camion de pompiers rouge et des ambulances circulant dans l’obscurité, comme le montrent les images en tête de cet article. Les véhicules s’arrêtent ensuite à côté d’un autre sur le bord de la route, et deux hommes, l’un portant un uniforme d’ambulancier et l’autre un gilet de secouriste, en sortent. Quelques secondes plus tard, des tirs nourris éclatent et l’écran devient noir.
On entend ensuite l’ambulancier en train de filmer réciter la déclaration de foi, la « shahada », traditionnellement prononcée par les musulmans avant la mort. « Il n’y a de Dieu que Dieu, et Mahomet est son messager », répète-t-il sans arrêt, la voix tremblante de peur. Les tirs nourris continuent et on l’entend dire: « pardonnez-nous les gars, pardonne-moi maman car j’ai choisi cette voie, celle d’aider les gens ». Il ajoute ensuite et à plusieurs reprises « Dieu, acceptez mon martyre et pardonnez-moi ». Et juste avant la fin de la vidéo et alors que les tirs continuent, il dit: « les juifs arrivent, les juifs arrivent », en référence aux soldats israéliens.
S’agit-il de l’attaque des 15 secouristes tués dans le sud de Gaza le 23 mars par des soldats israéliens ? Selon le Croissant Rouge, cette vidéo a été retrouvée sur le corps de l’un des ambulanciers enterrés sous le sable. Si c’est le cas, elle fragilise la version d’Israël. Les soldats racontent avoir ouvert le feu sur des véhicules suspects, sans phare ni signaux d’urgence. Les images, elles, viennent appuyer le récit d’un survivant. « Les gyrophares, les feux, tout était allumé dans les véhicules », assure ce dernier dans le reportage ci-dessus, assurant ne pas avoir entendu d’avertissement.
Après la diffusion de la vidéo, Israël a fait volte-face en admettant désormais que les témoignages des soldats sur place étaient effectivement erronés. Une enquête interne est en cours.
