« Les recettes ont diminué, c’est ça le principal problème », estime Eric Coquerel au sujet du déficit public
Selon le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, (La France insoumise), destinataire des documents budgétaires transmis lundi par Bercy à des parlementaires, le déficit public pourrait atteindre 5,6 % du PIB cette année au lieu de 5,1 % espérés, et se creuserait à 6,2 % du PIB en 2025 – au lieu de 4,1 % – si 60 milliards d’économies n’étaient pas réalisées. Même avec 30 milliards d’euros économies, le déficit public stagnerait encore à 5,2 % du PIB l’an prochain, a pu lire M. Coquerel.
Le déficit public est le solde des comptes de l’Etat, de la sécurité sociale et des collectivités locales.
« Les recettes ont diminué, c’est ça le principal problème », a analysé M. Coquerel mardi sur BFM Business. « A partir de là, il y a deux politiques », a-t-il poursuivi : la taxation « des revenus du capital des plus riches » et l’augmentation des salaires, « pour qu’il y ait plus de cotisations qui rentrent » dans les caisses de l’Etat et de la Sécurité sociale.
Selon « une première analyse » d’Eric Coquerel, « seuls les budgets dédiés à la défense et à la sécurité augmenteront plus vite que l’inflation » l’an prochain, a-t-il expliqué dans un communiqué de presse. A l’inverse, « les politiques les plus touchées devraient être l’aide publique au développement (− 18 % sans tenir compte de l’inflation), le sport (− 11 %), l’agriculture (− 6 %), l’outre-mer (− 4 %), l’écologie (− 1 %) et la santé (− 0,8 %) ». Le travail (+ 1 %) et l’éducation nationale (+ 0,5 %) « seront également concernés par une baisse de moyens », puisque l’augmentation des crédits prévus est inférieure à une inflation prévisible autour de 2 % l’an prochain.
Selon M. Coquerel, en tenant compte de l’inflation et de la fin naturelle de certains programmes, ce projet de budget – que le prochain exécutif pourra modifier à sa guise, mais dans des délais très contraints – « constitue une baisse de 15 milliards d’euros par rapport à la loi de finances adoptée en 2024 ». S’y ajouteraient 5 milliards d’économies dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, soit 20 milliards au total.
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