Benyamin Nétanyahou a demandé « pardon » pour la mort de six otages à Gaza.
Les quatre hommes et deux femmes seraient morts peu avant la découverte de leurs corps dans un tunnel de Rafah.
La pression s’accroît sur le Premier ministre israélien pour négocier la libération des otages toujours captifs à Gaza.
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Israël et le Hamas en guerre
Mis sous pression par un mouvement de grève en Israël, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a demandé « pardon » pour ne pas les avoir sauvés à temps, au cours d’une conférence de presse ce lundi à Jérusalem. Il a par ailleurs affirmé que les six otages, découverts morts dans un tunnel de la bande de Gaza ce samedi, avaient été exécutés d’une balle dans la nuque à bout portant. Le Hamas paiera « un prix très fort » pour leur mort, a promis le Premier ministre israélien, en dépit des appels à la négociation.
Nous étions proches, mais nous n’avons pas réussi
Nous étions proches, mais nous n’avons pas réussi
Benyamin Nétanyahou
« Ces meurtriers ont exécuté six de nos otages en leur tirant une balle dans la nuque », a déclaré le Premier ministre israélien, confirmant les informations du ministère israélien de la Santé la veille. Il a cependant pris sa part de responsabilité dans leur mort : « Je vous demande pardon de ne pas les avoir ramenés en vie. Nous étions proches, mais nous n’avons pas réussi ». Les forces israéliennes avaient retrouvé samedi à Gaza les corps sans vie de six otages enlevés lors du raid meurtrier du Hamas le 7 octobre dernier, dans un tunnel sous la ville palestinienne de Rafah, près de la frontière égyptienne. Selon les autopsies pratiquées, ils auraient été abattus entre jeudi et vendredi matin, alors que les troupes israéliennes s’approchaient du secteur.
Colère et grève générale
L’annonce de leur mort, et plus encore de leurs circonstances probables, ont mis en colère les familles des otages, et une bonne partie de l’opinion israélienne. Lors des funérailles organisées après le rapatriement des corps, des familles répétaient que les quatre hommes et deux femmes étaient encore vivants deux ou trois jours avant leur autopsie, comme l’avait révélé le ministère de la Santé.
Un appel à la grève générale avait été lancé pour ce lundi par la centrale syndicale israélienne, la Histadrout. Inégalement suivi dans le pays, même si plusieurs manifestations ont eu lieu, notamment à Tel Aviv, le mouvement a finalement été interdit par un tribunal du Travail, considérant ses motifs comme purement politiques. Sur le plan international, la pression sur Benyamin Nétanyahou est montée d’un cran ce lundi soir, Joe Biden estimant qu’il n’en faisait pas assez pour libérer les otages par la négociation.
Un cadre du Hamas, s’exprimant sous couvert d’anonymat, avait affirmé dimanche que les six otages ont été « tués par des tirs et des bombardements de l’occupant » israélien, et que certains faisaient partie « de la liste des otages à libérer que le Hamas avait approuvée ». Ce lundi, cependant, l’organisation islamiste au pouvoir à Gaza a averti que les derniers otages « retourneront dans leurs familles dans des cercueils », si Benyamin Nétanyahou persiste à utiliser « la pression militaire au lieu de conclure un accord ». Le communiqué du porte-parole du Hamas ajoute que « de nouvelles instructions [ont] été données » aux gardes des otages si des soldats israéliens s’approchaient de leur lieu de détention.
64 personnes sont toujours captives à Gaza et présumées vivantes, depuis leur enlèvement le 7 octobre dernier. Sur les 251 qui avaient été emmenées par les factions islamistes ce jour-là, 117 ont retrouvé la liberté, et 70 sont mortes.