Une bagarre a manqué d’éclater ce jeudi 28 novembre à l’Assemblée nationale.
En pleine discussion sur le budget 2025, la tension monte ces dernières semaines entre les députés.
Face à ce constat, une équipe de TF1 a rencontré des Français médusés.
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Un incident comme l’hémicycle en connaît rarement. Durant une interruption de séance ce jeudi 29 novembre, peu après 22h30, les esprits se sont échauffés alors que l’Assemblée nationale débattait de l’abrogation de la réforme des retraites, proposée par La France insoumise. Le député Nicolas Turquois (MoDem) s’apprête à partir après un échange musclé avec l’un de ses collègues socialistes, comme le montre la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article.
Une altercation évitée de justesse
La situation dérape quand le député du bloc centriste est alpagué par des insoumis lui demandant de sortir. Des élus et des huissiers s’interposent pour séparer Nicolas Turquois et Antoine Léaument avant qu’ils n’en viennent aux mains. Toute la scène a été filmée par des parlementaires et diffusée sur les réseaux sociaux.
Cette attitude a fait réagir de nombreux Français au micro de TF1, comme ce jeune homme : « C’est un comportement que personne ne devrait avoir et encore moins dans l’hémicycle. » Un autre confirme : « Là-bas, l’arme, ça doit être la parole. » Une femme rappelle que les élus restent « des êtres humains » : « C’est malheureux. Mais même si je le comprends, je ne l’accepte pas. »
Toutes les positions deviennent de plus en plus radicales.
Toutes les positions deviennent de plus en plus radicales.
Émilie Zapalski, spécialiste de la communication politique
Dans un communiqué publié ce vendredi, Nicolas Turquois, à l’origine de la bousculade, présente ses excuses : « Ce comportement n’est pas approprié en démocratie. Je prie l’ensemble de mes collègues députés de bien vouloir m’en excuser. » Tout est en réalité parti de messages diffusés sur les réseaux sociaux par La France insoumise, affichant le soutien supposé de certains députés au départ à la retraite à 64 ans. Les électeurs étaient alors encouragés à leur envoyer des mails sur leur boîte professionnelle.
Perçu comme des attaques personnelles, ce procédé est de plus en plus courant. Il y a un mois, le Rassemblement national avait fait exactement la même chose, cette fois-ci envers les députés du Nouveau Front populaire. Ces derniers mois, les entorses au règlement se sont multipliées à l’Assemblée nationale.
Ce serait même devenue une stratégie, selon Émilie Zapalski, spécialiste de la communication politique : « Toutes les positions deviennent de plus en plus radicales, de plus en plus fortes et clivantes. On sait que l’image, à l’heure actuelle, est plus porteuse quand on a ce genre de caractéristiques. »
Le règlement du Parlement prohibe pourtant ces comportements. Leurs auteurs peuvent même encourir des sanctions disciplinaires et financières.