« Pire que Katrina » : les chiffres qui montrent déjà la puissance historique de l’ouragan Melissa

• Alors qu’il arrive en Jamaïque, l’ouragan Melissa continue de gagner en intensité dans la mer des Caraïbes.
• Il est déjà le deuxième ouragan le plus puissant de l’histoire de l’Atlantique en termes de vents et le troisième au niveau de la pression atmosphérique.

Des vents surpuissants, des précipitations diluviennes, des inondations meurtrières… On garde tous en mémoire le chaos sans précédent causé en 2005 par l’ouragan Katrina qui avait englouti sous les eaux 80% de La Nouvelle-Orléans, à jamais endeuillée et défigurée. 

Vingt ans plus tard, la même désolation est en passe de s’abattre sur la Jamaïque. Alimenté par les eaux anormalement chaudes de la mer des Caraïbes, Melissa, ouragan de catégorie 5, le grade le plus élevé sur l’échelle de Saffir-Simpson, s’annonce d’ores et déjà d’une intensité plus extrême que le phénomène qui a dévasté la Louisiane. 

Tempête la plus violente de l’année sur Terre, Melissa est sur le point de toucher terre. Ses vents soutenus à près de 295 km/h, devançant les 280 km/h de Katrina, en font le deuxième ouragan le plus puissant de l’histoire de l’Atlantique en termes de vitesse de vent. Non loin derrière les 305 km/h record d’Allen (1980) et à égalité avec les vents soutenus des ouragans de la Fête du Travail (1935), Gilbert (1988), Wilma (2005) et Dorian (2019). 

Top 3 des ouragans les plus puissants

Cette intensification est confirmée par les données de pression atmosphérique. En général, plus la pression est faible, plus la tempête est puissante. De 909 hectopascals (hPa) lundi soir, la pression minimale au centre de l’ouragan Melissa est tombée à 901 hPa mardi matin, puis 896 hPa à la mi-journée et, enfin, 892 hPa en milieu d’après-midi. À titre de comparaison, celle de Katrina était de 902 hPa. 

Monstre parmi les monstres, Melissa se place dans le Top 3 de l’histoire des ouragans recensés dans le bassin atlantique à avoir connu une pression aussi basse, écrasant haut la main les 899 hPa d’Allen (1980) ainsi que les 895 hPa de Rita (2005) et Milton (2024). Au même niveau que l’ouragan de la Fête du Travail de 1935, il titille Gilbert (888 hPa) et s’approche du record de puissance de Wilma (882 hPa).

« C’est un ouragan massif » et « son impact devrait être massif », a prévenu, mardi 28 octobre, Anne-Claire Fontan, spécialiste des cyclones tropicaux de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence onusienne basée à Genève. « Pour la Jamaïque, c’est assurément la tempête du siècle. On s’attend à une situation catastrophique. » D’autant qu’il pourrait encore gagner en puissance jusqu’à ce qu’il touche terre.