- Aylo, maison mère des sites pornographiques Youporn et Pornhub, va suspendre mercredi l’accès aux contenus de ses plateformes en France.
- La firme entend protester contre l’obligation de vérification de l’âge des utilisateurs.
- Cette mesure vise à freiner la fréquentation des sites adultes par les mineurs, laquelle ne cesse d’augmenter depuis des années.
De plus en plus de jeunes consultent un nombre croissant de contenus pornographiques. Selon une étude* de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) datant de 2023, près d’un tiers des 2,3 millions de mineurs (30%) se sont rendus « au moins une fois chaque mois » sur un site pornographique en 2022 – soit une nette augmentation par rapport à 2017 (+36%). Une proportion à peine plus faible que les adultes (36%). De même, 9% des mineurs consulte quotidiennement de tels sites internet.
Dans le détail, 51% des jeunes hommes français âgés de 12 ou 13 ans se rendent sur des sites adultes en moyenne chaque mois. Ce chiffre monte à 59% chez les 14-15 ans et à 65% chez le 16-17 ans. À noter également qu’un garçon sur cinq (21%) âgé de 10-11 ans a une telle pratique. Chez les filles, le constat est un peu moins alarmant (31% chez les 12-13 ans et 16-17 ans, 27% chez les 14-15 ans se rendent régulièrement sur de tels sites) mais ne doit pas, pour autant, être pris à la légère. À noter que tout âge confondu, les hommes sont 2,5 fois plus nombreux que les femmes à se rendre sur des sites pornos chaque mois (53% contre 20%).
Pour rappel, Aylo, maison mère des sites pornographiques Youporn, Pornhub et Redtube, a annoncé suspendre mercredi l’accès aux contenus de ces plateformes en France. Une décision qui vise à protester contre l’obligation de vérification de l’âge des utilisateurs que le gouvernement français cherche à faire entrer en vigueur. L’enjeu est d’autant plus important que l’Hexagone est actuellement le quatrième pays le plus consommateur de contenu adulte dans le monde. Au total, pas moins de 12% de l’audience de ce genre de plateformes est réalisée par des mineurs.
Étude réalisée par l’Arcom via « un meter installé sur les différents supports de consommation d’internet de 25.000 panélistes ». Les données, récoltées en 2022, ont été mesurées deux mois après l’intégration dudit panéliste afin d’éviter les biais comportementaux.