Philippe Wojazer / Reuters
Arras : Valls explique les raisons de la non expulsion de la famille de l’assaillant en 2014
POLITIQUE – Opération justification. L’ancien ministre de l’Intérieur Manuel Valls (2012-2014) a dû expliquer pourquoi la famille de l’assaillant auteur de l’attentat islamiste perpétré vendredi à Arras n’avait pas été expulsée début 2014, dans un entretien au Télégramme publié ce samedi 14 octobre.
« Moi, je ne suis pas intervenu directement » pour annuler la procédure d’expulsion, assure l’ancien ministre socialiste au Télégramme de Brest. « Polémiquer et accuser dans ces moments difficiles, c’est absurde », regrette Manuel Valls, alors que son nom a fait irruption en marge de l’enquête portant sur le parcours du tueur de Dominique Bernard.

Mais de quoi parle-t-on ? La famille de l’assaillant qui a mortellement poignardé l’enseignant et fait trois blessés, est arrivée de Russie en France en 2008, selon une source policière. Les parents et la fratrie, qui compte également deux sœurs, s’installent d’abord près de Rennes, en Ille-et-Vilaine, où les enfants sont scolarisés.
« Cette expulsion ne respectait pas la circulaire »
La famille dépose une demande d’asile, qui est refusée au père par la préfecture du département. Rapidement, la famille fait l’objet d’une procédure d’expulsion collective vers Moscou, début 2014, qui suscite une importante levée de boucliers associative. Les organisations de défense des étrangers multiplient alors les actions pour l’empêcher. Mohammed M. est à l’époque en CM2 et cette expulsion n’aura jamais lieu.
Dans le Télégramme, Manuel Valls est revenu sur cette action de défense des étrangers, qui a conduit l’administration à faire machine arrière. « Ils sont montés au créneau auprès de mon équipe. Mon cabinet a alors examiné le dossier et a considéré que cette expulsion ne respectait pas la circulaire dite Valls. La famille était en effet sur le sol français depuis plus de cinq ans et les enfants, dont une en bas âge, étaient scolarisés et parlaient français », a déclaré samedi au journal breton Manuel Valls, réfutant donc tout dysfonctionnement.
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