AURELIEN MORISSARD / AFP
La crise au Proche-Orient précipite les retrouvailles entre Macron et les chefs de parti
POLITIQUE – Un « besoin de cohésion de la nation. » Emmanuel Macron s’active autour de la crise au Proche-Orient. Le président de la République va réunir jeudi 12 octobre à l’Élysée les chefs de tous les partis politiques représentés au Parlement pour évoquer la situation « à la suite des actes terroristes commis en Israël ».
Cette rencontre, annoncée ce mercredi, est prévue à 12 heures et rassemblera également les présidents de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, du Sénat Gérard Larcher, et du Conseil économique social et environnemental Thierry Beaudet. Emmanuel Macron s’exprimera ensuite dans une allocution à 20 heures, sa première prise de parole d’ampleur depuis le début des événements au Proche-Orient.

L’occasion de redire son soutien à Israël ? Et d’essayer de calmer les esprits, en France ? L’exécutif a appelé mercredi, après un Conseil des ministres, à ne pas « importer le conflit » en France après l’attaque meurtrière sans précédent lancée samedi contre Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a plaidé pour un « besoin, dans la période, d’unité, de cohésion de la nation ».
« En format Saint-Denis exceptionnel »
Le gouvernement, mais aussi les oppositions à sa droite et jusque une grande partie de la gauche, reprochent à La France insoumise une position ambiguë au sujet du Hamas. La formation de la gauche radicale a refusé de qualifier le mouvement islamiste de « terroriste ». Elle a condamné des « crimes de guerres » perpétrés selon elle à la fois par le Hamas et par l’armée israélienne.
Emmanuel Macron avait déjà prévu de réunir les chefs de partis vers le 30 octobre à Saint-Denis, pour une deuxième édition du format inédit qu’il avait lancé fin août pour des échanges transpartisans à huis clos. La situation internationale l’a incité à ajouter ce rendez-vous de jeudi « en format Saint-Denis exceptionnel », selon les termes de l’Elysée. Autrement dit, la rencontre aura lieu à huis clos, à l’abri des caméras et des micros, et le président comme ses invités devront y assister seuls, sans collaborateurs.

Un peu plus tôt dans la journée ce mercredi, Élisabeth Borne a annoncé depuis le Sénat que le bilan venait « une nouvelle fois de s’alourdir. » 10 Français sont morts et 18 sont portés disparus, dont « plusieurs enfants probablement enlevés » par l’organisation islamiste.
« Nous sommes en lien constant avec les familles », a-t-elle ajouté, en adressant « toutes (ses) pensées à la communauté française en Israël, qui vit dans l’angoisse ». La Première ministre a aussi confirmé la mise en place d’un vol spécial jeudi pour rapatrier des Français qui n’ont pas pu rentrer, indiquant que le gouvernement travaillait à « différentes options jusqu’à la reprise des vols réguliers ». En Israël, plus de 1.200 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils, selon l’armée israélienne. Côté palestinien, 1.055 personnes sont mortes, d’après les autorités de Gaza.
Sur le plan intérieur, l’exécutif continue à multiplier les avertissements de fermeté contre tout acte antisémite, renforçant la sécurité devant les lieux de culte et les écoles confessionnelles juives.
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