Pascal Rossignol / Reuters
Après l’attaque au couteau qui a coûté la vie à un enseignant à Arras, dans le Pas-de-Calais, la France passe en alerte « urgence attentat », a fait savoir l’entourage de la Première ministre Élisabeth Borne.
ATTAQUE À ARRAS – Après le choc, l’exécutif veut montrer sa réaction. Alors que la France vient de vivre une nouvelle attaque en milieu scolaire, laquelle a coûté la vie à Dominique Bernard, un enseignant d’Arras, dans le Pas-de-Calais, l’entourage de la Première ministre Élisabeth Borne a fait savoir ce vendredi 13 octobre au soir que le pays allait passer en alerte « urgence attentat », en raison de craintes d’importation du conflit entre Israël et le Hamas.
La Première ministre Élisabeth Borne « a décidé de rehausser la posture Vigipirate au niveau urgence attentat », a indiqué Matignon alors que c’est un jeune homme fiché S pour radicalisation qui a commis l’attaque du collège lycée Gambetta-Carnot. Ce niveau « urgence attentat » peut être mis en place à la suite immédiate d’un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action.

« Pas de menace caractérisée »
Gérald Darmanin, invité dans la foulée de cette annonce au journal de 20 heures de TF1, a ensuite précisé ce qu’impliquait ce niveau d’alerte rehaussé. « Quand on passe à ce niveau de vigilance, c’est pour dire à tous les Français, à toutes les administrations de faire attention », a détaillé le ministre de l’Intérieur. « Ça permet à nos amis militaires de l’opération Sentinelle de monter en puissance, avec quelques milliers d’hommes en plus qui vont aider la police et la gendarmerie pour surveiller les centres commerciaux, pour protéger les Français dans leur vie de tous les jours. »
Le niveau « urgence attentat » permet en outre la mobilisation exceptionnelle de moyens, mais aussi de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise. La France était jusqu’à présent au niveau « sécurité renforcée – risque attentat » qui correspond à un niveau élevé de la menace terroriste.
« Il n’y a pas de menace caractérisée, il y a une atmosphère évidemment négative, notamment du fait de l’appel à des passages à l’acte », a toutefois tenu à expliquer le ministre de l’Intérieur, évoquant en creux l’incitation de dirigeants du Hamas à frapper. « Il y a un lien entre ce qu’il s’est passé sans doute dans le Proche Orient et le passage à l’acte » de l’assaillant, a-t-il encore ajouté.

Une autre interpellation dans les Yvelines
La décision de rehausser le niveau d’alerte intervient en outre alors que ce vendredi, à Limay dans les Yvelines, un jeune homme a été interpellé alors qu’il circulait armé d’un couteau de cuisine à proximité d’un lycée. Âgé de 24 ans, il sortait d’une salle de prière et était suivi pour radicalisation. Il a dans la foulée été placé en garde à vue pour port d’arme de catégorie D.
Au cours de son intervention depuis Arras, ce vendredi après-midi, le chef de l’État Emmanuel Macron avait déjà évoqué une tentative d’attentat déjouée dans la journée, sans dire s’il agissait des événements des Yvelines.
L’annonce de ce soir a été faite au sortir d’une réunion de crise présidée par Emmanuel Macron à l’Élysée. Un rendez-vous dédié à la sécurité auquel participaient la Première ministre Élisabeth Borne et plusieurs membres du gouvernement : Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur), Catherine Colonna (Affaires étrangères), Éric Dupond-Moretti (Justice), Sébastien Lecornu (Défense), Gabriel Attal (Éducation), et Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur).

Le chef d’État-major des armées Thierry Burkhard et coordinateur national du renseignement et de la lutte antiterroriste Pascal Mailhos étaient aussi autour de la table, ainsi que le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale Stéphane Bouillon, le patron de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) Bernard Emié, et celui de la sécurité intérieure (DGSI), Nicolas Lerner.
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